Thèse de doctorat en Langues, littératures et sociétés. Études bantoues
Sous la direction de Gérard Philippson.
Soutenue en 2002
à Paris, INALCO .
Cette étude décrit le ngangela (langue bantu classée K12B par Guthrie) de Menongue à travers l'analyse de sa tonologie. Il s'agit d'un système tonal restreint. Deux règles contextuelles font du ngangela une langue à cas tonals. La segmentation phrastique en thème-thème permet de définir les conditions de leur application. L'usage de la phonologie lexicale mène à une structuration en domaines à l'intérieur desquels s'observent des restrictions d'expression totale qui s'appliquent indépendamment de toute concaténation. Si les nominaux ont en partie conservé des distinctions tonales, la neutralisation est plus forte avec les racines verbales. Au niveau post-lexical, d'autres règles interviennent, du pont au sein des groupes prosodiques aux applications tonales sur les thèmes verbaux. La réalisation prosodique d'un énoncé s'explique aussi à l'aide de la théorie de l'optimalité, sur la base d'une trentaine de contraintes hiérarchisées. L'ensemble des données recueillies et des faits relatés contribue à une meilleure connaissance de ce type de tonologie, proche du système accentuel. Le fait que cela porte sur une langue et une région peu connues ouvre de nouvelles perspectives sur l'ensemble de la zone K des langues bantu. C'est dans ce sens que nous proposons quelques premières comparaisons, notamment avec les autres variétés ngangela.
Ngangela tonology : variety of Menongue (Angola)
This study is a description of Ngangela () as spoken in Menongue through the analysis of its tonology. It is a restricted tone system. Two contextual rules classify Ngangela among 'tone cases' languages. The concepts of theme and theme allows to define the conditions for those rules to apply. The implications of Ngangela tonology for the theory of lexical phonology are considered here and lead to word structures in domains, in which limitations on tonal expression are observed, regardless of any concatenation. While nominals have partially kept a tonal distinctiveness, neutralization has a stronger impact on verbal roots. As the post lexical level, others rules come up, from bridging within prosodic groups to tone assignments on verbal stems. An optimality theory account, based on a set of less than thirty ranked constraints help to explain the prosodic realizations in the language. The data collected, as well as the facts described are a contribution to a better understanding of such tone systems, close to an accentual one. AS this study is about a language and a region that are not well known, it offers new prospects on the whole K zone of the Bantu language classification; Some first comparisons are therefore proposed, in particular with other varieties of Ngangela.