Thèse soutenue

Qu'est-ce qui fait crier les crentes? : émotion, corps et délivrance à l'Eglise Universelle du Royaume de Dieu (Bahia-Brésil)

FR
Auteur / Autrice : Livia Alessandra Fialho Costa
Direction : André Mary
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale, ethnographie et ethnologie
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Résumé

FR

Fondée au Brésil en 1977, l'Eglise Universelle du Royaume de Dieu est la première représentante du mouvement néopentecôtiste dans ce pays. Elle est à l'origine de changements assez radicaux dans la doctrine et l'éthique pentecôtiste, proposant des rituels d'exorcisme, utilisant des procédures "magiques" dans la guérison des maladies et proposant un ascétisme peu rigoureux aux fidèles. Dans cette thèse, on cherche à analyser la conversion de femmes (crentes) en partant de l'étude de trois éléments jugés importants pour la compréhension de la conversion à l'Universelle : la souffrance -maladie physique / morale-, le corps et le modèle de personne. L'étude de terrain a été menée dans une petite ville de l'intérieur de l'état de Bahia (Brésil), où l'Eglise Universelle possède un temple et une centaine de fidèles qui se réunissent tous les jours lors des rituels de guérison et de délivrance. Le rituel de délivrance (libertação) tient une place centrale dans l'Eglise Universelle. Il s'agit d'un ensemble complexe de rites qui articule à la fois magie et éthique. On essaie donc de montrer dans cette démarche que la délivrance est un travail rituel qui va au- delà d'expériences éminemment émotionnelles vécues à l'intérieur du temple comme de simples faits d'enthousiasme, de transe ou de catharsis. Le mélange entre magie et éthique sert de base à l'élaboration d'un nouveau style de vie, à la mise en route de la transformation de la personne en "vrai fidèle", en "personne de foi", en "personne de Dieu" : ces idéaux renforcent la construction d'une nouvelle identité, toujours basée sur des attributs repérés comme positifs et reconstruits dans les rituels.