Thèse de doctorat en Langue et littérature françaises
Sous la direction de Alain Goulet.
Soutenue en 2002
à Caen .
Cette thèse met en évidence l'importance de l'Histoire dans l'oeuvre d'Albert Cohen, restée trop méconnue au regard des thèmes de l'amour, de l'enfance, de la mort, ou du judaïsme. La réception confidentielle des textes de combat écrits à Londres pendant la Seconde Guerre mondiale, le refus d'inscrire l'Histoire événementielle dans les romans, la conception élargie de l'Histoire où se mêlent anthropologie, sociologie et politique sont autant de raisons qui expliquent la prise en compte tardive de cet aspect de l'œuvre par la critique. A partir d'une approche résolument interdisciplinaire et d'outils de nature linguistique, narratologique, historique, philosophique et théologique, ce travail entreprend d'interroger, dans l'ensemble de l'œuvre, la mise en texte de l'Histoire et ses enjeux, tantôt altruistes, tantôt personnels. La construction de l'étude en triptyque (textes de guerre, œuvre romanesque, écrits autobiographiques) permet de saisir les spécificités génériques de l'écriture de l'Histoire tout en inscrivant les textes dans une relative cohérence chronologique, d'autant plus importante qu'il s'agit de mesurer les bouleversements opérés par le traumatisme de la guerre. On voit se dessiner, au fil des pages, la figure d'un écrivain-protée tour à tour polémiste, théoricien du nazisme et du sionisme, romancier engagé, moraliste. Cependant l'écriture de l'Histoire obéit à un principe unificateur, puisqu'elle passe par la projection fantasmatique de l'auteur dans la figure du prophète. Le choix de cette posture énonciative oriente ainsi tout à la fois le contenu et les formes du discours sur l'Histoire.
Pas de résumé disponible.
Cette thèse a donné lieu à une publication en 2005 par Presses universitaires de Caen à Caen et par Publications des universités de Rouen et du Havre à [Mont Saint Aignan]
L'écriture de l'Histoire dans l'œuvre d'Albert Cohen