Thèse soutenue

Le sexe comme rite de dépassement filmique et initiatique : le cinéma de Catherine Breillat

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Auteur / Autrice : David Vasse
Direction : René Prédal
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts plastique, du spectacle
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Caen

Résumé

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"Le sexe est le plus étrange apanage de la création, hallucinant parce qu'il découle directement de la pensée. " Cette définition de Louis Calaferte dit bien de quelle éternelle incandescence sont empreintes les noces de l'art et de cette région centrale de l'espèce humaine. Toujours considéré comme un seuil fatidique du représentable, le sexe constitue, sinon un enjeu moral, du moins une interrogation formelle sur ses modes d'existence et d'expression. De manière régulière, il s'impose comme le plus intense point d'achoppement où se multiplient les variations autour de la notion de regard et de mise en scène. Pour Catherine Breillat, artiste controversée et obsessionnelle, le cinéma posséderait, entre autres spécificités, le don de représenter le sexe dans une optique plus organique que simplement allusive ou illustrative. S'élabore, au fil de son oeuvre, la prise en compte de l'événement sexuel en tant que principe fondateur d'une identité à conquérir, selon un cheminement dicté par les impératifs de la fiction. Et cette identité est exemplairement celle du sujet féminin. A travers l'épreuve du sexe comme mode de connaissance intime, le personnage féminin est amené à traverser le tissu équivoque des apparences jusqu'à un point de décantation du réel qui touche au sacré et à l'imaginaire. C'est ainsi que Catherine Breillat investit le récit filmique d'une dimension initiatique, ayant pour principal motif la notion de dépassement des normes, qu'elles soient sentimentales, sociales ou cinématographiques. Cette étude s'attache donc à analyser, à l'appui des sciences humaines et esthétiques, les différentes figures de dépassement et de transgression stimulées par l'action révélatrice du sexe, telle qu'elle s'exerce dans les films de Catherine Breillat, ainsi que les liens entretenus avec plusieurs référents sacrés et mythologiques qui, en dernière instance, inscrivent ses films sous le signe de l'intemporel.