Thèse soutenue

Les deuils pathologiques : traduction et validation de l'Inventaire de "deuil compliqué" (Inventory of complicated grief, de H.G. Prigerson et al., 1995-1996) chez 107 patients psychiatriques hospitalisés et 100 témoins de la population générale : comparaison avec l'échelle T.R.I.G. (Texas revised inventory of grief, Faschingbauer et al., 1983)

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Auteur / Autrice : Marc Louis Bourgeois
Direction : Marilou Bruchon-Schweitzer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Bordeaux 2
Jury : Président / Présidente : Joël David Swendsen
Examinateurs / Examinatrices : Marilou Bruchon-Schweitzer, Henri Sztulman, Gwenolé Loas, Joël David Swendsen, Robert Dantzer
Rapporteurs / Rapporteuses : Henri Sztulman, Gwenolé Loas

Résumé

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Dans la partie I sont résumées les conceptions et interprétations de l'expérience et du comportement de deuil, avec les modèles psychopathologiques proposés au cours du XXème siècle. Les études descriptives, naturalistes, longitudinales, épidémiologiques, dans la population générale, ont précisé la clinique du deuil, en particulier le modèle du "deuil non compliqué" (DSM-III, DSM-IV, CIM 10). Les réactions de deuil évoluent normalement en 4 stades (choc, angoisse de séparation et comportement de recherche, travail de deuil et dépression spontanément résolutive, enfin phase de récupération), ayant chacun ses caractéristiques. À l'opposé, des "deuils pathologiques", psychiatriques, anormaux, etc. . . . Ont été définis, en particulier le modèle du "deuil compliqué", caractérisé par la chronicisation et des complications psychosociales et organiques. L'ICG (Inventory of complicated grief, Prigerson et al. , 1995, 1996), échelle de psychopathologie quantitative, spécifique du deuil, permet de faire la distinction entre les symptômes témoignant d'une "détresse de séparation" et d'une "détresse traumatique", et les réactions de dépression et d'anxiété liées au deuil. Elle permet de repèrer, dans une approche dimensionnelle, les endeuillés à risque accru de pathologies psychiques et organiques (cancers, cardiopathies, etc. . . . ) d'où son intérêt majeur en psychologie de la santé. 20 % de l'ensemble des deuils seraient compliqués, ce qui représente un important problème de santé publique. Dans la partie II sont résumées les controverses sur les méthodes d'étude du deuil, qualitatives et/ou quantitatives, et plus particulièrement les échelles quantitatives se voulant spécifiques du deuil, spécialement les TRIG, CBI et ICG. La partie III présente l'étude empirique personnelle ayant porté sur un échantillon de 108 patients hospitalisés librement en psychiatrie, et 100 personnes de la population générale. On a confirmé l'excellente validité de critère et sa validité convergente (avec le TRIG). Il repère de façon spécifique l'expérience de deuil et son caractère pathologique, quand les scores ICG se situent au-delà d'un certain seuil (22-30/79), et surtout quand l'évolution ne se fait pas vers une régression des scores et des symptômes du deuil. Le travail confirme l'utilité d'un instrument validé, permettant enfin des études empiriques valables. La prévention et la prise en charge des deuils pathologiques, compliqués et/ou traumatiques, pourront ainsi être évalués quant à leurs modalités et leur efficacité. Après la partie IV, synthèse et conclusion générale, sont reproduits en annexe les 8 articles consacrés à l'étude du deuil, en population générale et en population psychiatrique, publiés par l'auteur dans la littérature.