Thèse de doctorat en Sociologie
Sous la direction de Bertrand Hell.
Soutenue en 2002
à Besançon , en partenariat avec Université de Franche-Comté. UFR des Sciences du langage, de l'homme et de la société (autre partenaire) .
La crise que traverse la Casamance, région méridionale du Sénégal en proie à un conflit, est souvent présentée comme un " irrédentisme casamançais " qui oppose les populations du sud à majorité joola (" anismistes et chrétiennes ") à celles du nord (musulmanes). Mais ces analyses tiennent très peu compte du processus de construction de l'identité joola. Se fondant sur les formes de coopération et le phénomène qui existaient entre villages, l'analyse historico-dynamique et " déconstructiviste " empruntée dans cette thèse rejette les arguments culturalistes et prétendument anthropologiques et s'appuie sur la notion de crime de sang pour expliquer la contradiction à laquelle est confrontée le groupe ethnique joola. Celui-ci est constitué à priori comme homogène et doté d'un ethnonyme reconnu de tous par ceux qui composent ce groupe. Or, il suffit de soumettre à cet ethnonyme, du reste attributionnel, l'approche évoquée précédemment pour se rendre compte que la conscience d'appartenir à une " ethnie " remonte de la colonisation, période à partir de laquelle les Joola " découvrent " d'autres groupes ethniques. La thèse expose donc les conditions d'émergence de l' "ethnie " joola et les fondements de la crise casamançaise en analysant les référents que les intellectuels joola du MADFC, en quête d'une nouvelle identité, utilisent pour légitimer la lutte.
Pas de résumé disponible.
Cette thèse a donné lieu à une publication en 2011 par Karthala à Paris
L'identité jóola en question : la bataille idéologique du MFDC pour l'indépendance