Thèse soutenue

Ordonnance sur requête et matière gracieuse

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Auteur / Autrice : Sylvie Pierre-Maurice
Direction : Yves Strickler
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Université Robert Schuman (Strasbourg) (1971-2008)

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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Afin de connaître la nature juridique de l'ordonnance sur requête, il est nécessaire de confronter cette institution aux caractéristiques des actes gracieux et contentieux. L'article 25 du nouveau code définit la matière gracieuse comme celle qui, en l'absence de litige, nécessite un contrôle judiciaire imposé par la loi. Or, il est impossible de qualifier l'ordonnance sur requête au regard du double critère de l'article 25. Concept mal fixé, le litige est d'application délicate. Peu d'ordonnances sur requête possèdent un litige actuel. Certaines sont dénuées de litige. Les autres sont seulement porteuses d'nne charge contentieuse, manifestée par un litige éventuel ou un litige accessoire, dont on ne connaît pas avec certitude l'incidence sur la qualification. L'ordonnance sur requête se trouve ainsi marginalisée au sein des deux types d'acte jnridictionnel. L'analyse de l'obligation du recours au juge, second élément de définition de la matière gracieuse, conduit également à une réponse incertaine. L'ordonnance sur requête ne suit pas le modèle gracieux : le requérant n'a pas de volonté potentiellement créatrice de droit. Il ne sollicite pas le juge pour rendre parfait l'acte de volonté rendu impuissant par la loi. L'ordonnance sur requête se rapproche en revanche des cas gracieux par assimilation. L'impossibilité de qualifier l'institution émane, non de l'ordonnance, élément à qualifier, mais des critères qualificatifs, le litige et l'obligation légale de recourir au juge. Aussi une substitution des critères actuels se justifie-t-elle. Critère simple et évocatenr, le non-contradictoire structurel s'impose pour définir la matière gracieuse. Sont désormais gracieuses les décisions dont la procédure unilatérale est consubstantielle à l'institution. Le non-contradictoire structurel s'oppose au non-contradictoire conjoncturel, contentieux. Unilatérale par accident et non par essence, la procédure de défaut reste du domaine contentieux. Incontestablement gracieuse au regard de ce critère, l' ordonnnce sur requête conserve une certaine spécificité : pour certaines ordonnances, le requérant doit justifier l'utilisation de la procédure unitilatérale. Or, pour les décisions gracieuses stricto sensu, l'utilisation de cette procèdure est automatique. Il doit ainsi alléguer de circonstances telles que l'absence d'adversaire, l'effet de surprise ou l'impossibilité d'identifIer l'adversaire.