Thèse de doctorat en Pharmacologie cellulaire et moléculaire
Sous la direction de Philippe Hantraye.
Soutenue en 2001
à Paris 12 .
La maladie de Huntington (MH) est une affection héréditaire à transmission autosomale dominante atteignant le système nerveux central et préférentiellement le striatum. Les symptômes cliniques (mouvements anormaux, altérations cognitives et manifestations psychiatriques) apparaissent chez l'adulte et évoluent inexorablement jusqu'à la mort. Un modèle phénotypique de la MH a été développé chez le rat Sprague-Dawley par une intoxication continue au 3NP, un inhibiteur de la succinate deshydrogénase, mais cette espèce présente une variabilité interindividuelle majeure. Nous avons alors montré que la souche Lewis était beaucoup plus homogène tant sur le plan comportemental qu'histologique avec une atrophie bilatérale systématique du striatum. Comme aucun traitement n'existe actuellement pour la MH, nous avons testé ladministration intracérébrale de virus génétiquement modifiés pour exprimer le gène du CNTF, un facteur de survie particulièrement actif in vitro et in vivo. Nos résultats ont montré que les performances motrices de rats avec une injection d'AdénoCNTF dans le striatum puis intoxiqués au 3NP étaient comparables à celles d'animaux témoins et nous avons observé une neuroprotection dans le striatum et des structures qui lui sont liées comme le pallidum et le cortex prémoteur. Nous avons également testé un vecteur lentiviral capable d'intégrer le gène du CNTF au sein du génome de la cellule pour induire une expression à long terme. Nos résultats ont montré que les performances motrices d'animaux injectés avec du LentiCNTF dans le striatum puis intoxiqués au 3NP sont maintenues au niveau d'animaux témoins et que le LentiCNTF est tout à fait remarquable pour favoriser une neuroprotection non seulement dans le striatum mais également dans le pallidum. Nous avons ainsi montré que le CNTF synthétisé in situ par un vecteur viral constituait un axe thérapeutique majeur pour ralentir les mécanismes dégénératifs dans la MH.
In vivo gene therapy in a phenotypic model of Huntington disease made in rat
Huntington disease (HD) is a dominant transmission genetic and hereditary pathology whose target is central nervous system and mainly striatum. Onset of clinical symptoms (abnormal movements, cognitive alterations and psychiatric troubles) is about thirty and aiways Ieads to death. A phenotypic model has been developed in Sprague Dawley (SD) rats with 3NP intoxication, a succinate deshydrogenase inhibitor, but this strain was highly heterogeneous. In our experiments, Lewis rats were much more homogenous than SD rats with measurable motor deficits and related striatum systematic bilateral degeneration. As no treatment exists for HD, we have tested cerebral administration of genetica!Iy recombinant virus able to induce CNTF expression, a factor with a great survival potential in vitro and in vivo. Our resuits showed that motor performances cf 3NP intoxicated rats injected with AdenoCNTF were as good as sham ones and we noted a subsequent neuroprotection not only in striatum but equally in structures known to be connected to striatum such as premotor cortex or globus pallidus. As the same, we wanted to test lentiviral vector which is able to integrate CNTF gene in cellular DNA and induce long term expression. Ours resuits showed that motor performances cf 3NP intoxicated rats injected with LentiCNTF were as good as sham ones. Moreover, with striatal LentiCNTF injection, neuroprotection is observed not only in the striatum but in anatcmically linked structures such as globus pallidus. As a conclusion, either mediated adenoviral or lentiviral vector CNTF synthesis appears as a powerful mean to reduce neuronal degeneration and correlated abnormal movements in HD.