Thèse soutenue

Etude in vitro de l'influence d'une irradiation par des particules alpha sur la transformation prénéoplasique des cellules épithéliales de trachée de rat

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Auteur / Autrice : Carole Kugel
Direction : Francelyne Marano
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Radiobiologie - Radiotoxicologie
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Paris 11
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Radiotoxicologie Expérimentale (Fontenay-aux-Roses, Hauts-de-Seine)
autre partenaire : Université de Paris-Sud. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne)
Jury : Président / Présidente : Vincent Favaudon
Examinateurs / Examinatrices : Vincent Favaudon, Jean-François Bernaudin, Boris Melloni, Jean-Marc Cosset, Roland Masse, Benoît Quesne
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-François Bernaudin, Boris Melloni

Résumé

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EN

La contamination interne par inhalation d'oxydes d'actinides constitue un risque sanitaire potentiel durant la fabrication des combustibles de l'industrie électronucléaire. Les particules sous forme d'aérosols peuvent induire le développement de pathologies pulmonaires, en particulier des cancers d'origine épithéliale. Leur toxicité peut être essentiellement due à l'irradiation par des rayonnements α. L'objectif de ce travail a été de contribuer à l'étude des effets des rayonnements ionisants de haut TEL sur l'apparition des phénomènes tumoraux précoces des cellules épithéliales, par une modélisation in vitro. Des cultures primaires de cellules épithéliales de trachée de rat ont été choisies afin de réaliser ces études. Les cellules de deux souches de rats, SD TR de la souche Sprague Dawley et WF TR d'une souche hybride Wistar Furth / Fischer F344, ont été comparées après irradiation dans une gamme de doses de 0 à 5 Gy. La mort reproductive des cellules, c'est-à-dire par sénescence, semble être la principale voie de létalité induite après irradiation α et γ. Les cellules WF TR, dont le volume nucléaire est supérieur à celui des cellules SD TR, présentent un taux de létalité induit par les particules α plus élevé. Ces cellules sont également plus sensibles aux variations de débit de dose et d'énergie des particules α. De même, le phénomène de transformation prénéoplasique apparaît dépendant des paramètres physiques de l'irradiation. Mais, il varie essentiellement selon la radiosensibilité des cellules en terme de létalité. Ainsi, les cellules WF TR, sensibles à l'irradiation α, présentent un taux de transformation plus faible que celui observé pour les cellules SD TR. La relation dose­effet pour la transformation des cellules SD TR est linéaire, puis infra-linéaire après irradiation a et linéaire, puis quadratique après irradiation γ. Les Efficacités Biologiques Relatives (EBR) des particules α en terme de létalité et de transformation prénéoplasique ont été évaluées à plusieurs niveaux de dose. L'EBR de létalité a une valeur constante, proche de 3, quelle que soit la dose. En revanche, l'EBR de transformation est proche de 10 pour les faibles doses (< 0,5 Gy), puis diminue lorsque la dose d'irradiation augmente pour atteindre une valeur proche de 1 pour 5 Gy. Cette évolution de l'EBR de transformation prénéoplasique in vitro en fonction de la dose d'irradiation est similaire à celle observée en cancérogenèse in vivo chez le rat après inhalation d'oxydes d'actinides. La prise et considération des caractéristiques physiques d'une irradiation, des propriétés intrinsèques des populations cellulaires exposées et d'un ciblage précis des effets biologiques à étudier devrait tendre vers une estimation plus précise du risque de transformation prénéoplasique in vitro et d'induction de cancers in vivo.