Thèse de doctorat en Littérature et civilisation françaises
Sous la direction de Colette Becker.
Soutenue en 2001
à Paris 10 .
Le romancier souligne la commune origine de l'homme et de la plante, à partir de quoi la nature structure l'oeuvre. Cette poétique dans le décor, le paysage, touche la sensibilité. L'emploi particulier de la langue qui évoque ou suggère les sensations, les émotions et les idées, joue sur les sonorités, les rythmes et les images. Les métaphores ressuscitent les mythes de la terre-mère. Zola remodèle le symbolisme botanique, la signification fait appel à un décodage. Ce symbolisme puise son inspiration dans la mythologie. Cependant l'écrivain forge lui-même sa propre symbolique. Ainsi, Zola intègre son univers végétal dans la fiction par un tissage poétique de l'oeuvre. «Les grands arbres» permettent la critique du second Empire. L'évocation de la végétation est une manière de reculer les limites de ce qui peut être dit. Elle sert à outrepasser les ressources du langage. L'interprétation des fantasmes devient possible grâce aux symboles. La nature entremetteuse dénonce les conventions littéraires, bouleverse la bienséance et le « paraître » en vigueur. Oeuvre de dénonciation, chaque roman est une prise de position contre les institutions sociales, politiques ou religieuses, où la force de mort s'oppose à la vie. L'écriture de Zola est nouvelle, permettant de communiquer au lecteur une impression, un sentiment, une sensation, le temps qui passe. II écrit: «Je n'ai pas seulement soutenu les Impressionnistes, je les ai traduits en littérature, par les touches, notes, colorations, par la palette de beaucoup de mes descriptions. » Comme les peintres, il efface les détails, procède par plans et masses de couleurs. Dans l'ensemble de l'oeuvre, la végétation prend une place importante: elle sert de médiateur unificateur comme modèle universel à l'harmonie première. Chez les écrivains de cette époque d'abondance on retrouve une critique de la société déliquescente et saccageuse. La naissance de la perception de l'inconscient passe par la végétation.
Poetics of the vegetation in the Emile Zola's entire works
The novelist emphasizes the common origin of mankind and plants, from which nature structure works. This poetics in the scenery, landscape, touches the sensibility. The particular use of language evoking or suggesting sensations, emotions and ideas, plays with sonorities, rhythms and images. Metaphors revive myths of eath-mother. Zola reorganizes the botanical symbolism, the meaning calls for decoding. This symbolism draws inspiration from mythology. Yet, the novelist creates a symbolic system of his own. Thus, Zola integrates his vegetable world into fiction by a poetic weaving of the works. « The tall trees » enable the second Empire criticism. The evocation of vegetation allows to push away the limits of what can be said. This is used for bypassing the language resources. The interpretation of the fantasy world becomes possible because of symbols. The go-between nature denounces literary conventions, changes completely the rules of etiquette and the « appearance » being in force. Work of denouncement, each novel is a stand taken up against social institutions, political or religious, the death force is opposed to life. The Zola's writing is new, providing the reader with an impression, a feeling, a sensation, the passing time. He writes: « I have not only supported the Impressionists, but also translated them into literature, by the touches, notes, colours, with my palette of many colorations mine. » Like painters, he rubs out the details, proceeding by plans and masses colours. In the entire works, the vegetation takes an important place: it is an unifying mediator as an universal model to the first harmony. Belonging to this period of prosperity in the novelists, we find a criticism of a deliquescent and vandal society. The birth of the perception of the unconscious comes through the vegetation.