Thèse soutenue

Evolution des populations serviles dans les sociétés peules d'Afrique de l'Ouest et du Centre

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Auteur / Autrice : Cécile Pouget Rousseau
Direction : Jean Boutrais
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Paris 10

Mots clés

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Résumé

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A l'origine éleveurs nomades, les Peuls se sont sédentarisés dans plusieurs contrées en instaurant des structures politiques basées sur l'Islam. Dans ce mouvement d'installation, ils se sont entourés d'une population servile destinée en particulier aux travaux agricoles. Aujourd'hui, sur les lieux de ces anciens empires théocratiques, se côtoient anciens maîtres et anciens captifs. Notre recherche s'est attachée à caractériser l'émancipation de ces populations d'origine servile, en particulier les conditions de leur développement économique, dans les sociétés peules du Macina, du Fouta Djalon et de l'Adamaoua. L'expression du statut social des anciens esclaves indique que les anciens esclaves ne peuvent plus être considérés comme esclaves mais qu'ils ne sont pas pour autant devenus des Peuls. L'organisation actuelle des zones d'habitations, les activités économiques des deux populations et les relations qu'elles entretiennent autour de l'exploitation du milieu montrent qu'à chacune des sociétés peules correspond une forme d'émancipation. Au Fouta Djalon, si les anciens maîtres maîtrisent encore le foncier et exercent ainsi des pressions sur les anciens captifs, la concurrence avec ces derniers s'exprime en réalité au niveau de leur réussite économique. Dans l'Adamaoua, sauf quelques exceptions, on constate la marginalisation démographique et économique des anciens esclaves. Dans le Macina, la complémentarité caractérise les activités et les relations entre Peuls et Rimaïbé, ces deux groupes étant conjointement soumis à l'insécurité de la production locale. Les anciens maîtres opposent une certaine résistance idéologique à l'émancipation de leurs esclaves, en particulier par le biais de l'Islam et des valeurs peules. Mais, ils ne peuvent guère entraver leur développement économique qui s'avère davantage lié au dynamisme propre de des populations d'origine servile, aux conditions économiques, écologiques locales, qu'aux relations que les anciens captifs entretiennent avec les anciens maîtres.