Thèse soutenue

Sentiments de justice et théories normatives de la justice : une analyse cognitiviste des points de vue moraux ordinaires dans le domaine de la justice distributive

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Auteur / Autrice : Emmanuelle Betton
Direction : Raymond Boudon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences sociales et sciences de la connaissance
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La première hypothèse à la source de ce travail est la suivante : nous supposons qu'une explication satisfaisante des sentiments de justice ordinaires exige, de la part du sociologue, qu'il prenne au sérieux la prétention des individus à énoncer des points de vue moraux objectivement fondés. Dans cette perspective, l'explication consiste à reconstruire, ou à appréhender à partir du discours des individus le cas échéant, les raisons qui les ont convaincus. Pour étayer cette hypothèse, nous nous proposons d'expliquer les sentiments de justice que les individus expriment à propos des distributions de ressources monétaires, celles qui ont lieu dans le cadre des relations salariales, comme celles qui relèvent des politiques d'aide sociale. La seconde hypothèse à la source de ce travail se présente comme suit : nous supposons qu'une analyse " cognitiviste " des sentiments de justice est en mesure d'apporter des informations pertinentes dans le cadre d'une réflexion normative, comme celle que soulève par exemple le choix d'une conception publique de la justice sociale. Nous avons proposé deux pistes possibles pour étayer cette hypothèse : l'analyse sociologique des sentiments de justice serait tout d'abord à même d'intervenir dans une réflexion normative en se proposant d'explorer, en amont ou en aval de cette réflexion, les chances de succès, auprès des individus, de certaines innovations morales qu'une telle réflexion conduit à envisager comme pertinentes. Elle le serait également par le fait qu'elle peut développer une analyse de la capacité des individus à la morale ou encore à l'impartialité, c'est-à-dire une sorte d'" anthropologie morale " à l'usage des philosophes, et plus généralement de quiconque veut développer une réflexion normative