Thèse de doctorat en Théâtre
Sous la direction de Georges Forestier.
Soutenue en 2001
à Paris 4 .
Comme chacun sait Molière était acteur-metteur en scène de ses comédies. A ce titre, il est intéressant de mettre en lumière le rôle de la représentation théâtrale comme médiation esthétique entre sa peinture de comportements et de caractères apparemment invraisemblable et les normes littéraires et dramatiques de son temps. Or, ces normes exigeaient sur le plan littéral : pureté de la langue, construction dramatique selon un enchainement et moralité exemplaire. Molière, quant à lui, suivait une autre logique : celle que l'on peut appeler la logique du caractère. Sous ce terme il faut entendre que le personnage clef d’un personnage, personnage évidemment ridicule, s'est mûré dans un aveuglement passionnel obstiné qui l'entraine peu à peu, mais inexorablement vers sa chute. Il s'agit donc d'une logique interne qui court-circuite les habitudes réceptives des contemporains. Si à la lecture cette pente fatale du personnage et son ridicule pouvait ne pas apparaitre, par contre, sur sa scène, les ressources du théâtre permettaient de restituer les intentions de l'auteur. Ce travail s'efforce de dénouer tous les fils de cette situation paradoxale : la logique du caractère a assuré le succès de Molière auprès de la plupart des spectateurs, alors que les "connaisseurs" lui ont refusé la légitimation littéraire que nous lui reconnaissons aujourd'hui.
Molière, from the written text to the performed text : stage reception as appreciation of the logic of character
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