Thèse soutenue

Les notables moréotes, fin du XVIIIe début du XIXe siècle : fonctions et comportements

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Auteur / Autrice : Martha Pylia
Direction : Spyros I. Asdrachas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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L'organisation communale en Morée ottomane, région limitrophe et parmi les premières provinces à avoir été libérées par les Grecs, revêt une grande importance. D'autant plus que la Morée chrétienne jouissait d'une organisation communale développée en trois degrés superposés (le village, la province, la presqu'île tout entière) qui a fourni au nouvel Etat grec un nombre considérable de ses premiers hommes politiques. Cependant la commune chrétienne n'était pas la seule à fonctionner à l'intérieur de l'empire ottoman. Les musulmans et les juifs disposaient également d'organisations communales particulières. En effet, le pouvoir central, incapable de surveiller directement les territoires immenses et leurs populations multinationales a chargé les notables régionaux de la perception des impôts et du maintient de l'ordre. Les primats, en tant qu'intermédiaires entre la population et le gouvernement ont réussi à accumuler des richesses: à côté de leurs médiocres salaires officiels, ils encaissaient des grosses sommes en tant que fermiers des revenus publics et impériaux et jouissaient des taux usuraires très élevés, en tant que prêteurs à la population qui payait des impôts de plus en plus lourds. Evidemment les primats turcs possédaient la part du lion des propriétés urbaines et foncières. La quasi-totalité de l'argent accumulé par les primats était destinée aux dépenses nécessitées pour se maintenir au pouvoir et se créer une image à la hauteur de leur position sociale. Ils engageaient d'énormes dépenses consommatoires alors que le peuple survivait grâce à l'autoconsommation alimentaire et vestimentaire.