Thèse soutenue

Technologie et typologie de l'industrie lithique des zones M, N et O de la Baume Bonne à Quinson (Alpes de Haute Provence)

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Auteur / Autrice : Pu Zhang
Direction : Henry de Lumley
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Préhistoire
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Henry de Lumley
Examinateurs / Examinatrices : François Sémah, André Debénath, Alain Tuffreau, Claire Gaillard, Zun'e Lu, Yunping Huang
Rapporteurs / Rapporteuses : Carlo Peretto, Alain Turq

Résumé

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Cette étude porte sur l'industrie lithique des zones M, N et O (24 m2) dans l'abri de la Baume Bonne (Quinson, Alpes de Haute Provence) fouillé sous la direction de Henry de Lumley entre 1957 et 1968. La partie du remplissage concernée fait 1,5 m à 2 m d'épaisseur et correspond aux périodes d'occupation du site s'échelonnant du stade isotopique 9 ou 10 au stade 6. A la Baume Bonne, l'origine des matières premières est locale et consiste essentiellement en silex et chaille ; et les matériaux exotiques sont rares ; ils sont pour la plupart sous forme de galets avec un néocortex alluvial aussi apte à servir de plan de frappe qu'une surface fraîchement taillée. D'une manière générale, l'industrie de la Baume Bonne est pauvre en bifaces et les galets aménagés sont trop altérés (grès local) pour qu'on puisse estimer leur importance quantitative. Mais cela suffit pour dire qu'il existe une chaîne de façonnage et une chaîne de production de petit outillage. L'essentiel du débitage se fait dans la grotte. Les nucléus sont pour la plupart irréguliers à débitage plutôt unifacial que bifacial, mais les nucléus discoi͏̈des sont relativement nombreux. Ils sont pour la plupart exploités sur une face, l'autre face étant préparée pour servir de plan de frappe. En général, les nucléus sont exploités au maximum avec souvent une petite fracture pour dernier plan de frappe et bon nombre d'entre eux sont transformés en outil (racloir). Cette tendance à l'économie des matières premières est de plus en plus marquée au cours du temps ; elle est associée à un débitage souvent unipolaire orienté vers une recherche de produits plus minces. Les racloirs sont de loin les outils les mieux représentés, les outils à encoche étant relativement importants, surtout dans les niveaux inférieurs. Au cours du temps, les racloirs augmentent légèrement. L'évolution technologique et typologique est très progressive dans les niveaux étudiés et est surtout marquée par une certaine standardisation du débitage plus souvent unipolaire. Le débitage Levallois ou laminaire restent discrets mais signalent cependant un changement entre les ensembles inférieurs et les ensembles supérieurs des produits de débitage. Cette industrie de transition entre le Paléolithique inférieur et le Paléolithique moyen prépare, dans le contexte environnemental et culturel, la Baume Bonne, l'avénement d'un Moustérien à débitage Levallois, mis au jour dans les niveaux sus-jacents.