Les noms de l'histoire dans l'oeuvre de Marguerite Duras

par Stéphane Patrice

Thèse de doctorat en Philosophie

Sous la direction de Odile Marcel.

Soutenue en 2001

à Lyon 3 .

mots clés

• Duras, Marguerite (1914-1996) -- Critique et interprétation
• Duras, Marguerite (1914-1996) -- Pensée politique et sociale
• Littérature -- Philosophie

Résumé

Notre étude mets en relief le thème, trop souvent occulté, de la hierarchie et des inégalités. Par delà les références biographiques ou sociologiques, le nouveau statut à expliciter est donc celui des rapports entre ces deux types d'Institution que constituent d'une part les Lettres, d'autre part la République et l'exitence générale, la culture, la civilisation et l'Histoire dans le jeu desquelles l'oeuvre s'articule. L'esthétisme décadent d'"India Song" achemine à un certain mépris des différences de classes. D'autres oeuvres expriment cependant un parti-pris pour la cause sociale. Ces incertitudes politiques -de "L'Empire français" à l'apolitisme final- conduisent, en définitive, à une certaine collusion avec l'ordre en place. De là, une vision du monde fondamentalement ambiguë qui diffracte et téléscope les géographies en un savant jeu intertextuel - image négative de la mondialisation -, sans cependant aboutir à l'Universel. Toutefois, quelques transversalités - entre Littérature et Philosophie - sont possibles, nous forçant à reconnaitre l'intelligence qui affleure dans l'oeuvre. Au nom du père, et par delà la patrie, il est alors urgent de dépasser -non pas en les annulant mais en les intégrant- les récurrences du bio-géographisme pour inscrire au mieux Duras -grâce à sa bibliothèque- au sein de la République des Lettres. Les silences des noms -de Donnadieu à Proust et à Duras- ont durablement aveuglé la lecture politique de Duras et masqué le goût des privilèges de la romancière, sa volonté de se distinguer et sa conception romantique ou bourgeoise du travail artistique qui signifie davantage une démission qu'une volonté de faire l'histoire. Il est peut-être temps de concevoir autrement la crit que littéraire, et l'esthétique en général, et ainsi de contribuer à rendre notre regard sur le monde contemporain plus lucide et plus optimiste, et l'Ecole et la République moins incertaines

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