Thèse soutenue

Etude du passage des ethylène-bis-dithiocarbamates dans le liquide cephalorachidien et dans les urines chez le rat et application chez l'homme

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Auteur / Autrice : Ikram Debbarh
Direction : Nicholas D. Moore
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences biologiques et médicales. Sciences Pharmacologiques
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Bordeaux 2

Résumé

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Une étude épidémiologique réalisée en Gironde a mis en évidence chez les viticulteurs l'existence d'une association entre l'exposition prolongée à des pesticides et des affections neurologiques. Les Ethylène Bis Dithiocarbamates (EBDCs) comme le Mancozèbe sont largement utilisés dans cette région. Il existe une forte présomption d'un effet de ce groupe sur le système nerveux central. La survenue de la maladie de Parkinson chez des sujets longtemps exposés aux EBDCs est déjà rapportée. Au cours des 10 dernières années, les appels reçus au centre anti-poison de Bordeaux concernant l'exposition à ces fongicides montre dans 50 % des cas des symptômes neurologiques. La toxicité de ces fongicides est souvent associée à leur métabolite commun l'éthylène thiourée (ETU). La neurotoxicité implique à priori le passage intracérébral ou au moins dans le liquide céphalorachidien (LCR) des toxiques présumés. Nous avons donc étudié la métabolisation et la diffusion des EBDCs et l'ETU chez le rat. Dans le contexte d'un tel objectif, nous avons mis au point et validé des méthodes simples de détection et de quantification des EBDCs et leur métabolite commun l'ETU dans les différents milieux biologiques. Environ 4 % du Mancozèbe administré par voie orale est excrété inchangé dans les urines et 4,9 % est métabolisé en ETU qui persiste pendant au moins 3 jours dans la circulation générale. Bien que la diffusion de l'ETU dans le LCR soit largement supérieure à celle du Mancozèbe (95 % versus 4,24 %) les concentrations obtenues ne permettent pas d'exclure la responsabilité des EBDCs dans l'effet neurotoxique de cette classe de fongicide. Les dosages urinaires effectués chez des viticulteurs en période de traitement de la vigne mettent en évidence une exposition considérable objectivée par une contamination interne malgré les moyens de protection utilisés. Les relations entre l'exposition externe et interne et les mesures de protection restent à étudier sur une large population. Notre travail en a démontré la faisabilité.