Thèse soutenue

Pascal Dusapin et "l'intonationnisme"
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Auteur / Autrice : Jacques Amblard
Direction : François Decarsin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Musique et sciences de la musique
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Aix-Marseille 1
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011)

Mots clés

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Résumé

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L'objet préliminaire de ce travail est de montrer qu'on peut analyser des structures modales (" modes restreints ") dans les intonations de la parole. Leur transcription sur la partition, par Dusapin (compositeur français né en 1955), aboutit alors à u,n " intonationnisme mélodique ". Plus rudimentaire, in " intonationnisme rythmique " semble avoir été développé depuis la fin du XVIe siècle, et avoir notamment participé à la naissance de l'opéra en Italie. " l 'esprit de la tragédie grecque " était au centre de cette transcription musicale d'une prosodie idéalisée, perçue comme écho des époques où l'on " parlait comme on chantait ". L'intonation serait rien moins qu'une survivance de l'origine commune de la musique et du langage, origine aussi ancienne que l'humanité. C'est donc un certain naturalisme, celui qui consiste à reproduire en musique cette " langue de la nature ", qui lie des compositeurs aussi apparemment éloignés que Monteverdi, Lully, Jean-Jacques Rousseau, Grétry, Moussorgski, Hugo Wolf, parfois Debussy et Richard Strauss, puis Varèse et surtout Janacek et Dusapin. Dans le cas de ce dernier, ce naturalisme particulier (l' "intonationnisme "), réinjecté dans une musique cette fois atonale, a les mérites supplémentaires : d'une part de rendre la transcription de l'information plus précise (par exemple par le respect de sa microtonalité, ce qui était impossible en musique tonale), d'autre part de permettre à la musique contemporaine de sortir de son esthétique souvent appelée " négative ". L'esthétique de l'intonationnisme de Dusapin, que nous avons appelé " l'écho ", est une démarche aveugle, purement " vocale ", qui ignore tout scientisme ou logique visuelle de la partition, apanage des avants-gardes du Xxe siècle. Cette " non-esthétique " ne garde de la modernité que sa tradition de " crudité vocale ", dont l'œuvre de Dusapin permet de comprendre les aboutissants, ceux de rejoindre une tradition plus ancienne, intemporelle.