Thèse de doctorat en Histoire du droit
Sous la direction de Yves Sassier.
Soutenue en 2000
à Rouen .
La rigueur de la coutume de normandie n'est plus a demontrer. Ses contemporains normands la louaient pour cette qualite ; ses contemporains << etrangers >> la denoncaient pour les memes raisons. Cette severite s'exprime avec une force particuliere en matiere matrimoniale et tout specialement a l'egard de la femme. L'etude des sources normatives - coutume, doctrine, jurisprudence - conduit a cet austere constat. La coutume permettait que la fille normande, dedaignee par sa famille naturelle, soit dotee d'un seul << chapel de roses >>. Prohibant la confiante communaute entre epoux, elle soumettait la femme au pouvoir implacable de son mari. Seule la mort de ce dernier liberait la veuve, par l'accession au statut de douairiere. Ce tableau bien noir est cependant largement nuance par l'etude des actes de la pratique. Une prospection dans les archives notariales, jamais realisee jusqu'alors pour la normandie, revele le souci du pere d'etablir sa fille ; le souci du mari d'associer sa femme a la gestion de leur patrimoine dans une collaboration efficace d'ou l'esprit communautaire n'est pas absent ; le souci enfin de l'epoux d'ameliorer, le cas echeant, le sort de sa veuve. Face a une coutume rigoureuse et imperative, acquise aux volontes lignageres, les epoux composent, opposent une strategie conjugale servie par un allie precieux : le notaire dont la science juridique impregne les actes. Un << droit sous-jacent >> affleure.
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Cette thèse a donné lieu à une publication en 2005 par Presses Universitaires de la Faculté de droit de Clermont-Ferrand à Clermont-Ferrand et par diff. LGDJ à
Le statut de la femme mariée dans la Normandie coutumière : droit et pratiques dans la généralité de Rouen