Thèse soutenue

Excommunication et pratiques sociales dans la province écclésiastique de Reims du IVeme concile de Latran au concile de Trente (1215-1545)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Véronique Beaulande-Barraud
Direction : Claude Gauvard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Reims

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR

En droit canonique, on distingue l'excommunication mineure, qui prive des sacrements, l'excommunication majeure, qui y ajoute une mise au ban de la société des chrétiens, et l'anathème, qui se caractérise par son rituel. Les textes conciliaires et synodaux permettent de définir les causes théoriques d'excommunication. La censure sert surtout, dans la poursuite de la reforme grégorienne et de la paix de dieu, a défendre les droits de l'église, en matière temporelle et en matière judiciaire. A partir du XIVe siècle, elle punit également certaines attitudes, imposant le respect du mariage chrétien et du célibat ecclésiastique. De manière générale, les causes sacramentelles sont peu concernées. Les archives d'officialité dévoilent alors la réalité de l'usage de l'excommunication au XVe siècle et au début du XVIe siècle. Les tribunaux l'utilisent surtout dans les affaires de violence entre clercs et laïcs et dans les affaires matrimoniales de manière assez arbitraire (avec de fortes différences selon les diocèses). L'éventail des causes s'élargit cependant avec le temps, avec notamment plus de répression en matière religieuse. L'essentiel des excommunications concerne cependant les dettes et la contumace : la censure canonique devient alors un outil procédurier plus qu'une peine médicinale. Les réactions face aux excommunications témoignent de la conscience qu'ont les fideles de ce dévoiement des peines canoniques. Les conséquences sociales semblent réduites, mais la portée maintenue de l'excommunication dans la renommée montre bien l'importance du facteur religieux comme signe d'appartenance a une communauté, qui est d'abord celle de la paroisse. Certains fideles attestent de plus qu'il existe un attachement réel aux sacrements et une intériorisation de la piète qui rend l'exclusion officielle de l'église a la fois insupportable et toute relative.