Thèse soutenue

Mesure de la survie des patients cancéreux en population à partir des registres de cancers : intérêts et limites

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Auteur / Autrice : Pascale Grosclaude
Direction : Hélène Sancho-Garnier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 11
Jury : Président / Présidente : Denis Hémon
Examinateurs / Examinatrices : Denis Hémon, Michel P Coleman, Jacques Estève, Jean Faivre, Hélène Grandjean

Résumé

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Les registres de population doivent donner des indications fiables et non biaisées sur les besoins de prise en charge et sur les performances du système de soins. L'étude de la survie occupe une position centrale dans la construction des indicateurs de santé. Les analyses de survie en population diffèrent de celles issues des essais thérapeutiques par les méthodes d'analyse et par des biais spécifiques qui sont étudiés dans ce travail et illustrés d'exemples. La survie relative est la méthode la plus utilisée. Dans les comparaisons, une attention particulière doit donc être portée à la mortalité utilisée dans la correction de la mortalité observée. Certains biais sont liés à la qualité de la collecte des données. Le manque d'exhaustivité sélectionne les malades de bon pronostic. L'insuffisance d'informations conduit à créer dans les variables des catégories regroupant les informations imprécises. Ces catégories hétérogènes correspondent à des cas de mauvais pronostic peu explorés ou à des cas ordinaires mal documentés par l'enquête. Comparer des sous-groupes où la qualité de l'enquête peut varier (zones ou périodes) expose à des biais. Des problèmes, propres aux situations d'observation tels les biais d'indication, existent. La prise en compte du stade, facteur pronostic jouant un rôle majeur dans la compréhension des phénomènes observés, pose des problèmes. Un calcul décentralisé du stade peut-être à l'origine d’erreurs de classification. De plus, il existe des glissements de classification liés à une insuffisance d'exploration (faible nombre de ganglions examinés, bilan d'extension incomplet). Ces biais potentiels sont retrouvés dans l'analyse de la survie des cancers colorectaux étudiés par 6 registres français. La prise en compte de variables complémentaires, en particulier pour valider le stade, permettent d'en corriger une partie, mais les procédures de standardisation de collecte et codage sont encore insuffisantes. Faute de pouvoir utiliser les informations des certificats de décès, l'exhaustivité est difficilement évaluable dans les registres français. Malgré ces imperfections, les données fournies par les registres sont fondamentales dans la mesure des besoins. Elles permettent, par un suivi détaillé et à long terme, de calculer la prévalence (cas ayant une maladie active nécessitant des soins)