Thèse soutenue

Réexamen de la distinction entre récession et rupture de tendance : une application au Japon des années 1990

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Auteur / Autrice : Arnaud-Jérôme Mehl
Direction : Claude Bismut
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 9

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Un défi essentiel auquel est confrontée la macroéconomie est de penser le changement dans l'activité économique et d'apprécier l'orientation des cycles d'activité. Cette difficulté connaît un regain d'actualité au Japon où le ralentissement considérable et prolongé observé durant la dernière décennie ne correspond pas à la vision standard du cycle économique, celle de fluctuations transitoires de l'activité autour d'un sentier de croissance tendanciel. Les deux explications de ce ralentissement qui s'appuient sur une vision standard du cycle supposant qu'il reflète une phase récessive de longueur inédite et que le retour au rythme de croissance tendanciel passé est possible s'avèrent insatisfaisantes. D'une part, le rationnement durable de l'offre de crédit des banques, lié à l'explosion de la bulle des années 1980, est incertain, car il est difficile de distinguer les effets d'une diminution de l'offre de prêts des banques de ceux d'une réduction de la demande de crédit des agents privés, dans un contexte de ralentissement de l'activité. D'autre part, l'existence d'une trappe à liquidité, qui ôte toute efficacité à la politique monétaire à des fins de stabilisation, est discutable, des lors que le bas niveau des taux d'intérêt observé au Japon au cours des années 1990 ne constitue pas une condition suffisante à son apparition. Une troisième hypothèse, celle de rupture du rythme de croissance tendanciel de l'économie, s'avère également fragile. En effet, il est toujours impossible de disposer d'un recul suffisant pour apprécier le caractère permanent d'une rupture. La distinction entre chocs permanents et transitoires, claire au plan théorique, n'a de sens au plan empirique que comme approximation des faits observés. A cet égard, et sous réserve d'accepter cette approximation, il semble que les fluctuations de tendance dominent les fluctuations macroéconomiques sur longue période et que la vision standard du cycle économique ne semble pas totalement pertinente.