Thèse soutenue

Jean-Jacques Rousseau, critique des raisons politiques

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Auteur / Autrice : Blaise Bachofen
Direction : Miguel Abensour
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres, sciences humaines et sociales
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La critique rousseauiste de la philosophie politique doit d'abord s'entendre comme une critique des principales traditions philosophiques concernant la question politique ; cependant elle s'enracine dans une réflexion plus fondamentale sur la possibilité de faire de la politique un objet pour la raison, donc sur les questions préalables auxquelles doit se confronter toute philosophie politique. Cette entreprise critique s'illustre par la division de la réflexion politique de Rousseau en trois perspectives distinctes : une théorie de la société, une théorie de l'Etat et une théorie du gouvernement. La question de la possibilité de leur articulation traverse toute l'œuvre de Rousseau et lui donne son contenu philosophique le plus décisif. La théorie de la société récuse à la fois les prétentions du droit naturel classique, du droit naturel moderne et de l'historicisme à élucider la question du fondement de l'ordre politique. La politique, pas plus qu'elle n'est le lieu où se manifesterait une rationalité transcendante, n'a pour objet de pacifier une liberté sociale anomique : elle doit être la médiation d'un exercice de la liberté. Cependant, quoique la liberté soit le seul fondement rationnel de l'ordre politique, celui-ci offre presque toujours le fondement rationnel de l'ordre politique, celui-ci offre presque toujours le spectacle de la "servitude volontaire". A quelles conditions la liberté peut-elle s'exercer réellement, c'est-à-dire sous la forme d'une liberté "politique" ? Y a-t-il un art de conduire les peuples sur le chemin de leur liberté, qui évite l'écueil du paternalisme politique ? La réflexion sur la pratique politique doit accorder la plus grande place aux évènements historiques imprévisibles qui voient les peuples se faire les acteurs de leur propre histoire. En faisant émerger dans le réel les promesses non tenues, mais aussi les ressources méconnues, de la liberté politique, la raison du "sage" n'est ni étrangère à la politique, ni chez elle dans la politique. Elle est la connaissance de ce que "peut être" la politique.