La tente noire : sociologie du camping
par Olivier Sirost
Thèse de doctorat en Sociologie
Sous la direction de Michel Maffesoli.
Soutenue en 2000
à Paris 5 .
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Résumé
Le camping est caractérisé par les enquêtes sociologiques comme une pratique anonyme de vacanciers. Le campeur est un touriste comme les autres, avec la précarité en plus pour les cliches qui le décrivent. Pourtant ce stéréotype de la précarité est double il met l'accent sur un fait essentiel : le campeur vit au présent et tire le miel de son existence de cet aspect précaire. Il met alors en œuvre une socialité de l'ombre étant en présentation, cherchant le frôlement et le contact de l'autre. Cette connaissance perdue cultive l'archétype du sauvage et permet de revisiter les savoirs sociologiques et ethnographiques. Il semble que le camping se soit formé par une double connaissance érotique et indiciaire, fondatrice des socialités de l'air. Cette socialité s'élabore à partir d'une véritable effraction oculaire : corps dénudés, mœurs relâchées et vie en promiscuité. Dans cette société à l'envers ou le temps est dilate et l'espace horizontal une intensité molle rythme les existences. Elle est le produit d'un mythe. Le vieux campeur. Le vieux campeur c'est celui qui détient l'expérience, qui maitrise le point d'où l'on s'évade, qui détient la lecture indiciaire des milieux. Ses récits ont fait l'apanage du camping. Aujourd'hui cette histoire de vie se diffracte au quotidien par les guides d'accès aux lieux, les images de la presse magazine et l'objet manufacture quotidien. Le mythe, véritable énigme initiatique pour le campeur débutant est devenu une connaissance ordinaire. Pourtant cet ordinaire continue à faire lien et est le témoin d'une vitalité surprenante. L'ombre de la tente noire antique, qui était intégrée à la cite grecque, plane alors sur nous le camping par ses dimensions ludiques, esthétiques, hédonistes, nomades et tribales préfigure par bien des aspects la postmodernité.
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Titre traduit
Black tent
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