Thèse de doctorat en Études ibériques
Sous la direction de Jean-René Aymes.
Soutenue en 2000
à Paris 3 .
La victoire des liberaux espagnols en 1833 signifie un changement brutal d'institutions et une ouverture a la civilisation moderne, issue de la revolution industrielle et marquee par l'irruption de la science dans la vie quotidienne. Afin de mesurer l'impact de la modernite scientifique dans l'espagne isabeline, nous etudions d'abord le statut officiel des sciences et des techniques dans un etat liberal instable. L'adoption de techniques modernes est cruciale au niveau strategique et economique, tandis que la diffusion des valeurs rationnelles par l'education vise a asseoir une nouvelle vision du monde dans un pays marque par un catholicisme conservateur. Notre deuxieme partie s'attache a decrire 1a presse de vulgarisation, puis le discours sur la science, destine a une bourgeoisie en pleine ascension. Derriere la variete des machines decrites, une figure unique de la science se dessine, traduisant un desir de simplification d'un monde proteiforme, d'accession a la maturite politique, et une aspiration a la paix universelle. Les conclusions degagees nous invitent a etudier les modalites d'une culture de la modernite dans un pays marque par des modeles culturels d'ancien regime. L'introduction du theme scientifique en litterature y tient une grande place. Loin d'inspirer une ecriture plus realiste, la science eveille de sensations irreelles appelant un univers fantastique. Reflechissant sur leur epoque, le progres et la civilisation, les espagnols peinent a relever le defi de la modernite sans y renoncer toutefois.
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