Enjeux de la brièveté dans quelques récits contemporains : nouvelles de Thomas Bernhard, de Jorge Luis Borges et de Raymond Carver
Auteur / Autrice : | Catherine Grall |
Direction : | Jean Bessière |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature générale et comparée |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La brievete dans le recit peut se definir comme une contrainte qui implique une forme d'invariance semantique, ce qui est etudie ici a propos des nouvelles de thomas benhard, jorge luis borges et raymond carver. Le recit bref decline un noyau singulier et privilegie la substitution de figures a l'image de ce noyau a la transformation de celui-ci. Il y a donc rejet de toute idee de progres, variation sur des typologies et surdetermination des elements comme le contexte; les clotures s'apparentent a de fausses resolutions, ce que la periode contemporaine promeut encore. La subjectivite d'une instance autoritaire - donnee pour immediate - joue le role d'un facteur limitatif qui enferme le sens. Ceci explique que le modele du souvenir ou du reve eclaire la structure des recits. Ces donnees contribuent a forger une tonalite faite de fatalite, de melancolie et de nostalgie. Elle signale l'existence d'un pole negatif, qui est valorise par la periode contemporaine et assimilable a une aspiration au silence ; il est encore un pole d'indetermination, qui accueille le virtuel dans cet univers diegetique singulier. Le caractere tautologique du recit bref, nourri d'insatisfaction, implique sa position particuliere a l'egard des references mondaines: le realisme est toujours contrebalance par une composante d'incertitude, qui explique l'erection facile de l'inquietante etrangete. Ferme sur lui-meme, condamne a jouer du paradigme jusqu'a faire cohabiter les contraires, mais sans perspective de depassement, le recit bref n'interroge que ses fondements, qui ressortissent a toute entreprisede definition : inapte a representer un << reel >> en devenir, il constitue l'aveu par excellence d'une gratuite et d'un artifice litteraire moderne.