Thèse soutenue

Essais sur la transition vers l'union monétaire européenne

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Auteur / Autrice : Servane Graffe-Pfister
Direction : Jean-Paul Pollin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Orléans

Résumé

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L’instauration d'une monnaie unique en Europe reste un fait historique et économique pratiquement sans précèdent. Les pays européens ont choisi d'encadrer la transition vers cet évènement suivant des critères précis définis par le traité de Maastricht, signé en février 1992. Cependant, dès le mois de septembre de cette même année, le SMA est ébranlé par une crise du change de forte ampleur. Cette thèse analyse la phase de transition vers la monnaie unique à la fois d'un point de vue théorique et d'un point de vue empirique. Pour cela nous avons centré notre réflexion sur trois points principaux. Tout d'abord nous tentons de mettre en évidence l'influence du traité de Maastricht sur l'instabilité du début des années quatre-vingt-dix. En espérant favoriser la crédibilité du régime de change, les critères de convergence ont vraisemblablement participé au déclenchement de la crise en pénalisant trop fortement l'activité et l'emploi. Dans un deuxième temps et, à la lumière de l'analyse précédente, nous nous attachons à déterminer les fondements de la crédibilité de l’UEM. Nous montrons alors que le chômage, variable déterminante lors de la crise de 1992-93, peut avoir deux effets contradictoires sur la crédibilité d'une politique économique. Le premier, direct, implique qu'une dégradation trop importante de l'activité peut logiquement conduire les marches à anticiper un assouplissement de la politique. Le second, indirect, passe par la réputation des autorités : un chômage élevé peut être le signe du caractère restrictif du gouvernement. Après avoir fait la démonstration théorique de l'existence de ces deux effets, nous testons empiriquement leur influence sur la crédibilité de l'UEM. Enfin, nous proposons une analyse alternative de la phase de transition en présentant une simulation macro-économique d'un processus d'unification diffèrent de celui défini par Maastricht. Pour cela nous utilisons le modèle mimosa et suggérons un assouplissement de la politique monétaire. Cette étude ne fait évidemment pas office de preuve, mais met néanmoins en évidence quelques écueils qu'auraient pu éviter les pays européens.