Thèse de doctorat en Géographie, aménagement et urbanisme
Sous la direction de Roland Paskoff.
Soutenue en 2000
à Lyon 2 .
Comment les Hommes comprennent-ils et gèrent-ils le recul des falaises ? C'est la question centrale examinée par cette thèse au sein d'un espace suffisamment vaste pour être significatif : les côtes françaises de l'Atlantique et de la Manche. Géomorphologie des falaises et mesure de leur recul sont confrontées aux choix et aux pratiques de gestion. L'étude de cas concrets nourrit la première partie. Elle révèle un aveuglement défensif étonnant appuyé sur le présupposé fermement ancré d'un recul rapide et menaçant et sur les garanties offertes par les travaux de génie civil pour le stopper. Le recul est mal apprécié, mal connu voire inconnu, la menace fictive le plus souvent. Les inconvénients multiples engendrés par les travaux, exposés en détail au travers des cas d'espèce, ne sont guère perçus et dès lors bien peu pris en compte. Le décalage entre Nature et Société, une fois constaté, est exploré. La seconde partie se penche sur les faits de nature (la géomorphologie et le recul des falaises), leur diversité, leur réalité, et sur leur appréhension par la Société, ses modalités, ses insuffisances. Elle s'attache à disséquer les rouages du mécanisme par lequel la seconde produit une réponse indifférenciée aux premiers, stéréotypée, inadéquate. Enfin, le déficit de science et de nature décelé dans la gestion du recul des falaises est replacé dans son contexte d'ensemble : celui de la société française tout entière, cependant que les différentes formes de gestion possibles du phénomène, en cours, en devenir ou souhaitables, sont présentées, analysées, critiquées. Il apparaît qu'un renouvellement des pratiques s'esquisse, timide, hésitant, pas toujours très conscient, étouffé encore par la prégnance des habitudes acquises, qui augure d'un retour de conscience que l'auteur appelle des ses voeux.
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