Thèse de doctorat en Epistémologie, histoire des sciences et techniques
Sous la direction de Robert Locqueneux.
Soutenue en 2000
à Lille 3 .
Comme chacun sait, en décembre 1819, Oersted met en évidence l'action d'un circuit voltai͏̈que sur une aiguille aimantée et Biot détermine expérimentalement la loi d'action du fil sur les pôles de l'aimant. On sait aussi que Ampère, ayant l'intuition qu'un aimant est un agencement de courants électriques, établit certaines lois mathématiques des interactions entre courants électriques, fondant ainsi ce qu'il appelle l'électrodynamique. Ce que l'on ignore ordinairement, ce sont les contributions de trois physiciens moins connus F. Savary, J. -F. Demonferrand et A. De la Rive à la nouvelle science née de l'expérience d'Oersted. A l'automne 1822, Savary et Demonferrand calculent plusieurs actions entre circuits électriques avec la formule de force d'Ampère. Nous établissons que leurs démarches sont guidées autant par des observations expérimentales que par des considérations de mathématiques pures. Nous montrons que leurs résultats aident Ampère à entreprendre ses importants calculs de l'année 1823 et obligent Biot à réviser ses travaux. A cette occasion, nous mettons en évidence que, au début du XIXe siècle, les rapports entre les calculs et l'expérience obéissent à trois modes différents. En 1826, Savary réalise des expériences et les interprète en supposant que l'effet magnétique se propage de façon ondulatoire hors des conducteurs. Nous montrons que Savary a une conception de la propagation très différente de celle d'Oersted mais proche de celle d'Ampère. Vers 1824, A. De la Rive commence une longue série de recherches expérimentales sur la conduction du courant dans les liquides et dans la pile. Nous étudions comment il réfute les conceptions de Grotthuss, Biot et Ampère et propose une théorie "chimique" de la pile, proche de celle de Wollaston, mais qui emprunte certains concepts à Biot
Pas de résumé disponible.