Thèse de doctorat en Sciences économiques. Démographie économique
Sous la direction de François Roubaud.
Soutenue en 2000
Le jury était composé de François Roubaud, Remi Clignet, Philippe De Vreyer, Antoine Bommier, Jean-Luc Dubois, Georges Tapinos.
Les rapporteurs étaient Remi Clignet, Philippe De Vreyer.
Cette thèse porte sur les conditions d'accès au premier emploi des jeunes Tananariviens au cours du temps. Depuis le début des années 70, Madagascar est rentré dans un processus de développement involutif. Cela s'est traduit par une profonde dégradation de l'environnement économique qui s'est répercuté sur la qualité des emplois offerts. Les jeunes générations entrées sur le marché du travail depuis le début des années 80 connaissent des conditions d'insertion plus défavorables que celles de leurs aînés. Ils occupent aujourd'hui davantage d'emplois peu qualifiés et mal rémunérés, limitant ainsi les possibilités de valorisation à court terme de leur diplôme. Dans ce contexte de crise, la famille a joué comme un filet de sécurité en vue de protéger ses enfants de toute mobilité descendante. Les étudiants sont aujourd'hui dans une situation ou l'éducation est nécessaire pour leur garantir contre l'échec, mais insuffisante pour améliorer leur futur économique. Il devient de plus en plus important d'appartenir à une bonne famille que d'avoir un niveau d'instruction élevé. Le marché du travail ne fonctionne donc plus totalement de manière méritocratique : que cela soit dans l'allocation des travailleurs dans les différents secteurs ou occupations, comme dans la rémunération des agents, l'origine sociale joue de son influence. Ce constat pose deux problèmes majeurs. Le premier concerne l'inefficience d'un tel fonctionnement dans la mesure où les individus ne sont pas alloués là ou il seraient le plus productifs. Ce mécanisme est par ailleurs renforcé en raison de la nature segmentée du marché du travail. Le deuxième problème provient de la tendance de la société à se « reproduire » et avec elle, les inégalités sociales : l'élite parvient à maintenir son rang dans la société, tandis que les pauvres restent figés dans un état de misère très critique. La fermeture de la société pourrait constituer un facteur de blocage au développement économique de Madagascar.
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