Thèse soutenue

La décentralisation théâtrale en France de la Libération à la fin des années soixante-dix

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Auteur / Autrice : Pascale Gœtschel
Direction : Jean-François Sirinelli
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jean-Yves Mollier, Pascal Ory, Jean-Pierre Rioux

Résumé

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Cette recherche concernant la décentralisation théâtrale de la Libération à la fin des années soixante-dix passe par l'étude des centres dramatiques nationaux, établissements culturels destinés à faire connaître un théâtre de qualité à un public provincial, subventionnés par l'Etat. A la création des cinq premiers CDN de 1946 à 1952, le rôle de Jeanne Laurent souligne la portée éminemment politique d'un geste administratif. A partir de 1952, la décentralisation théâtrale connaît des déboires : elle ne s'est pas transformée en projet culturel global. Entre 1946 et 1958, les CDN affirment cependant leur identité dans les répertoires, soucieux d'équilibrer le patrimoine et les oeuvres contemporaines, et dans la volonté de porter le théâtre au plus profond du territoire. La Cinquième République inaugure une nouvelle période, caractérisée par un effort financier, l'institution de " troupes permanentes ", la mise en place des maisons de la culture. Au-delà de cet élan, les difficultés à saisir le rôle de l'art dramatique au sein des maisons de la culture, les écarts entre les souhaits du terrain et l'action de l'Etat, la donne budgétaire en trompe-l'œil contribuent à rendre heurté le parcours de la politique de décentralisation théâtrale. Dans les années soixante, l'identité des établissements évolue et se diversifie, traversés qu'ils sont par les grands débats du temps, mettant en oeuvre des stratégies de conquête des publics de plus en plus complexes, se repliant sur leurs pôles urbains d'implantation. Après les remous de 1968 qui affectent aussi les CDN, la politique de décentralisation reprend son cours. Il ne s'agit plus de formuler de vastes projets mais d'agir dans le sens d'un meilleur fonctionnement du système. Les fluctuations de la politique de décentralisation dramatique sont aussi marquées par l'empreinte centriste puis libérale. Les CDN, plus nombreux, deviennent des lieux essentiels d'une création théâtrale renouvelée dans les années soixante-dix.