Thèse soutenue

Analyse économique de l'entrepreneuriat social

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Auteur / Autrice : Khalid Louizi
Direction : Hassan Zaoual
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Littoral

Résumé

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Cette thèse se propose d'étudier la nature et les causes de la montée en puissance des associations notamment dans le domaine de l'insertion. Elle identifie deux groupes de causes dans l'irruption de l'entrepreneuriat social : les défaillances du marché et les insuffisances des politiques publiques centralisées en matière de lutte contre le chômage de longue durée et celui des jeunes à faible qualification. L'auteur met en relief les effets pervers de l'asymétrie de l'information, partie prenante de l'expansion du secteur à but non lucratif. Celui-ci est censé apporter plus de transparence dans les transactions, tandis que l’incertitude du marché et les stratégies opportunistes en découragent la fluidité et, par là même, l’emploi. Dans cette perspective, ne recherchant pas exclusivement le profit, l’entreprenariat associatif s’apparente à un mécanisme de régulation apportant plus de confiance. C'est ce qui amène l'auteur a élargir son approche économique à l'économie institutionnelle (normes, règles, conventions, etc. ), aux théories du développement local et à l'approche par les sites symboliques d’appartenance (croyances et pratiques locales). C’est l’échelle locale qui est identifiée comme l’un des niveaux les plus pertinents dans le traitement de la question de l’emploi et corrélativement l’ensemble des problèmes de société (exclusion, pauvreté, insécurité, environnement, etc. ). De par ses conclusions interdisciplinaires, cette étude met en évidence l'importance non seulement du capital humain mais aussi celui du capital social dont les réseaux jouent un rôle essentiel dans l'insertion et la cohésion sociale. Ici, la production associative ne se réduit pas à celle des biens et services ordinaires. Elle s’étend au monde symbolique et social des acteurs. En somme, les organisations non marchandes sont productrices de socialité, de sens, de relations, d’interactions, etc. Ce qui conduit l’auteur à souligner les limites de certaines théories en économie et le rôle dynamisant et structurant des « croyances partagées » dans un territoire donné.