Thèse soutenue

Tradition et subversion : l'iconographie religieuse des peintres préraphaélites en Angleterre (1848-1860)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Béatrice Laurent
Direction : Anne Luyat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres, langue et civilisations des pays anglophones
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Avignon

Résumé

FR

En 1848, les peintres anglais Dante Gabriel Rossetti (1828-1882), William Holman Hunt (1827-1910) et John Everett Millais (1829-1896) fondèrent à Londres la Confrérie Préraphaélite, une école artistique qui cessa d'exister en 1860. Tentant d'éluder la légende romanesque inspirée par les biographies des artistes, nous proposons une approche scientifique du Préraphaélisme, basée sur l'étude de documents autographes et l'observation des œuvres, ce qui permet de soulever, ou de réétudier, certaines questions touchant notamment aux traditions dans lesquelles s'inscrivit le mouvement. Parvenue à la conclusion que les Préraphaélites admiraient surtout les maîtres de l'art chrétien de la Renaissance, et cela pour des raisons théologiques et philosophiques autant qu'artistiques, nous avons souhaité identifier les emprunts. Ceux-ci se rapportent à l'aspect technique de l'art - formats, supports, préférences chromatiques - mais également à la structure narrative de la scène peinte et à la configuration " en feuilleté " des différents sens de l'œuvre. Nous suggérons ici que les œuvres préraphaélites aux signifiés multiples répondent à un schéma religieux de lecture. En appliquant aux œuvres une grille de lecture analogue à celle que certains théologiens de l'époque, en héritiers de la scolastique patristique, recommandaient pour la lecture de la Bible - à savoir la " doctrine des quatre sens " -, nous proposons un système logique et permanent d'organisation du message peint dans l'œuvre préraphaélite. Toutefois, influencés par les grands débats théologiques de la première partie du règne de Victoria les Préraphaélites ne purent rester longtemps fidèles aux canons de l'art. Ils s'en détournèrent peu à peu pour mettre en question les sources religieuses et l'interprétation qui en était donnée. Rejoignant le contre-courant artistique européen, dès les années 1850, leur art procéda simultanément à la démystification du religieux et à la sacralisation du profane