Thèse soutenue

Ni vivre, ni mourir : l'ennui dans l'oeuvre de Gabriele Wohmann

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Auteur / Autrice : Benoît Pivert
Direction : Erika Tunner
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences littéraires et humaines. Études germaniques
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Paris 12

Mots clés

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Résumé

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Du bovarysme initial à l'ennui existentiel le plus sombre en passant par l'hypocondrie ou l'acedie, l'oeuvre de G. Wohmann contient à elle seule tous les visages de l'ennui. Au-delà de ce polymorphisme, l'ennui y apparaît le plus souvent comme l'égale incapacité à vivre et à mourir. Trop intelligents pour se réjouir de la vie, trop faibles pour choisir la mort, les personnages ne font qu'endurer la durée. A la lumière de la sociologie, de la psychologie - notamment la caractérologie de Le Senne - et de la philosophie pessimiste, ce travail tente une exploration des causes de l'ennui wohmannien et de son symptôme privilégié, l'hypocondrie. Parce que l'ennui est souffrance et qu'il est dans la nature de l'homme de chercher à soulager le mal, de toute éternité l'homme s'est efforcé d'anesthésier l'ennui. S'ils ont l'ennui tenace, les personnages wohmanniens n'ont pas le divertissement facile, leur complexité leur interdit les consolations du vulgum pecus. Il ne leur reste plus que l'amour, l'art et la religion mais combien de fois ces chemins ne les ramènent-ils pas à l'ennui ? A l'intérieur même des chapitres dévolus à ces thèmes et à travers leur enchaînement se dessine pourtant l'itinéraire qui a conduit l'auteur du sentimentalisme des premières nouvelles à une quête spirituelle d'inspiration kierkegaardienne. G. Wohmann fait aujourd'hui entendre la voix d'une foi qui, si elle interdit le désespoir n'en nie pas pour autant la douleur de vivre. G. Wohmann reste fidèle à Kierkegaard jusque dans sa mélancolie. . . Originale, l'oeuvre de G. Wohmann reflète toutefois le malaise qui hante la littérature contemporaine et permet ici des comparaisons avec les oeuvres de H. Lange, F. Zorn et de T. Bernhard. Nouveau mal du siècle ? Il n'en est rien. L'ennui n'a pas commencé avec Senèque, il ne s'arrêtera pas à Wohmann. Ce travail n'est donc qu'un chapitre d'une longue histoire qui a commencé par le premier soupir sur l'inconvénient d'être né.