Thèse de doctorat en Études germaniques
Sous la direction de Roland Krebs.
Soutenue en 2000
à Paris 4 .
La ville Darmstadt connait un éclat littéraire éphémère entre 1770 et 1774. En 1770, Herder y rencontre sa future femme ainsi qu'un fonctionnaire, Merck, dont la grande intelligence lui fournit un nouveau correspondant de valeur. Merck se forme alors à la critique littéraire et découvre le monde de l'Empfindsamkeit puis du Sturm und Drang. Il entraine avec lui le petit groupe d'amis qui l'entoure. Le culte de l'Empfindsamkeit dans la ville culmine en 1771 avec la première publication d'un recueil d'odes de Kiopstock. En 1772, Merck et Goethe, qui se lient en partie grâce à Herder, diffusent leurs idées grâce aux annonces littéraires de Francfort qui deviennent pendant un an l'organe du Sturm und Drang. Poussé par Merck, Goethe publie également ses premières oeuvres. Certains ont ainsi suggéré à tort que Darmstadt préfigure ce qu'allait devenir Weimar par la suite. La landgrave caroline, tout en connaissant le développement de la littérature allemande, est en réalité imprégnée de culture française et est alors préoccupée par des problèmes dynastiques. Le bref rayonnement de Darmstadt provient de la rencontre de Merck avec Herder puis Goethe. Les textes laissés par Merck nous montrent un esprit caustique mais ouvert, tolérant et dénué de malveillance, contrairement à la réputation qui lui fut faite par la suite. Cette période de fermentation intellectuelle se clôt par le départ de Merck pour la Russie à la suite de la landgrave. Darmstadt retombe dans la grisaille. Une nouvelle période commence à son retour en 1774. Herder a rompu avec lui. Goethe a évolué et commence à s'éloigner. Merck se tourne vers les journaux à l'extérieur, comme vers la bibliothèque générale allemande, et surtout le mercure allemand à Weimar.
Enlightment and intellectual life in Darmstadt between 1770 and 1774 : baroque, sensibility and sturm und drang
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