Thèse soutenue

La négation en espagnol médiéval : approche sémasiologique
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Auteur / Autrice : Sophie Sarrazin
Direction : Jean-Claude Chevalier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Linguistique
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Résumé

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Notre propos est de montrer que les structures syntaxiques spécifiquement médiévales (négation dite explétive, double négation) sont le résultat d'un type d'exploitation particulier. On ne peut expliquer ces configurations en invoquant une charge négative amoindrie. Il y a dans tous les cas exclusion, mais les constructions doublement négative (nadi non viene) montrent que l'exclusion dite au travers de nadi (comme de ninguno, nulo ou nada) vise un être, une notion appréhendée dans l'espace. L'exclusion peut ne pas affecter l'opération déclarée par le verbe, puisque cette dernière s'entend par rapport au temps. S'il s'agit de dire la non-référentialité de l'opération, le parleur convoque alors non ; s'il ne le fait pas, c'est qu'il souhaite maintenir le décalage entre le caractère spatiale de l'exclusion (qui ne pourra être ancrée préférentiellement que dans la temporalité énonciative) et le caractère temporel, évènementiel, délocutif de la représentation donnée par le verbe c'est donc un choix de représentation qui ordonne aux locuteurs médiévaux de convoquer deux négations, l'une "nucléaire", l'autre verbale. C'est aussi un choix de représentation, non idiomatique, qui lui permet d'user, dans les négations explétives d'une construction qu'on pourrait appeler parataxique, dans la mesure où elle fait d'une proposition complétive une proposition indépendante de la rection exercée par l'élément subordonnant (verbe de crainte, d'empêchement, etc. ). Le placement des pronoms clitiques relève du même phénomène.