Thèse soutenue

Le corps dans les mysteres de la passion francais du xve siecle : discours theologiques et esthetique theatrale
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Auteur / Autrice : Véronique Dominguez
Direction : Michel Zink
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Théâtre
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Résumé

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Concu par un theologien qui choisit d'ecrire la vie de jesus en vue de la representation, le mystere de la passion s'inscrit dans le debat qui oppose les iconophiles aux iconoclastes. Avec le peche originel, en effet, la creature a perdu la ressemblance qui l'unissait au createur et que la contemplation de l'imago dei doit permettre de retrouver ; le chretien dechiffre cette image comme une icone, signe qui renvoie au divin. Mais selon les iconoclastes, l'imago dei reste une idole, objet qui exerce la seduction du sensible et detourne de la quete de la ressemblance. La << representation par personnages >> de la passion reflete donc une pensee contradictoire de la mimesis. Entre poetique aristotelicienne et definition thomiste du corps comme similitude, la representation theatrale du christ torture peut etre dechiffree comme signe de la passion necessaire a la redemption. Les corps des acteurs y forment un systeme qui souligne le sens allegorique de la fable christique : deplacements, costumes et gestes sont organises ! selon le principe franciscain de l'imitatio christi. Dans une typologie a la fois theologique et theatrale, le corps de l'acteur repond a la definition iconophile de l'imago dei et favorise la quete de la ressemblance. Cependant, il se presente aussi comme un objet singulier que le spectateur doit identifier avant d'en lire le sens second. Le spectacle est en ce sens une experience esthetique au cours de laquelle le corps apparait selon une definition theologique conforme a la pensee de guillaume d'ockham. Mais il est egalement, proche de la definition platonicienne de la mimesis, production consciente d'une realite illusoire, dissemblable de son divin modele. On peut donc concevoir ce corps comme une image theatrale de dieu, qui suscite la reflexion esthetique plus que la quete de la ressemblance. Il offre au debat theologique qui opposait l'idole a l'icone la reponse esthetique d'une oeuvre dont les protagonistes se decouvrent les auteurs.