Thèse soutenue

Le privilège de la puissance : l'anesthésie au service de la chirurgie française, 1848-1896 : contribution à une histoire mentale de l'anesthésie
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Auteur / Autrice : Marie-Jeanne Lavillatte-Couteau
Direction : Alain Corbin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire sociale et culturelle
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Décembre 1846, Jobert de Lamballe inaugure l'ère anesthésique en menant les premières éthérisations françaises à l'hopital Saint-Louis. La chirurgie moderne est née. Les chirurgiens sont transfigurés, dôtés du privilège d'exempter leurs semblables de terribles supplices. Cinquante ans après les bourreaux, les chirurgiens acquièrent un nouveau staut symbolique. Douceur, lenteur et précision entrent dans l'espace opératoire. L'anesthesie les soulage, les dispense de cette douleur qu'ils peinent à assumer et leur apporte la puissance. L'abstentionnisme auquel la peur du malade et les dangers de la douleur conduisaient bien souvent n'est plus de mise. Vingt ans avant l'antisepsie, La chirurgie devient enfin une médecine opératoire. Son identité s'affirme, son efficacité lui vaut une reconnaissance sociale et professionnelle. Dans les deux premières décennies d'utilisation, c'est l'atout technique qui fait parier sur l'anesthesie, en dépit des dangers puis, la motivation analgesique se renforce, l'attention à la douleur croit, se nourrissant de sa disparition, le dogme de l'utilité de la douleur est ébranlé. Un nouveau rêgime de souffrance se met en place, non sans quelque compromission.