Auteur / Autrice : | François-Xavier Fauvelle |
Direction : | Jean Boulègue |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Résumé
Les Khoi-Khoi, population d’Afrique australe appartenant à l'ensemble culturel Khoisan (comme les "Bushmen") furent parmi les peuples les plus souvent décrits par les voyageurs se rendant aux Indes orientales par le cap de Bonne-Espérance. Les portugais, à la fin du XVe siècle, furent les premiers à les rencontrer. Au gré des escales et des heurts, se dessine alors une image qui se transmet, de façon erratique, aux autres nations européennes. À l'aube du XVIe siècle, le portrait se fixe, puisant dans un répertoire qui emprunte ses motifs au registre de l'oralité. Au dégout qu'inspirent aux voyageurs ces "sauvages" s'ajoute bientôt le sentiment de leur étrangeté physique et morale. Un sentiment alimente par les rumeurs nées parmi les européens de la colonie néerlandaise (fondée en 1652) et par la situation de plus en plus dégradée des Africains. Dans l’Europe de la fin du XVIIe et surtout du XVIIIe siècle, avec l'extinction des Khoi-Khoi de la région du cap et le silence des voyageurs, la figure du "Hottentot" laisse prise à de nombreuses utilisations savantes, littéraires et philosophiques qui en font un sauvage à la fois bon et monstrueux. C'est de cet être intermédiaire que s'emparent les naturalistes et anthropologues, au XIXe siècle, afin d'éprouver leurs théories classificatoires.