Thèse soutenue

Santé et discriminations : le cas de l’Afrique du Sud
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Auteur / Autrice : Cécile Charasse
Direction : Jean-Paul Azam
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Clermont-Ferrand 1

Résumé

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En 1990, l’Afrique du Sud sort d’un régime de ségrégation raciale fondé sur une idéologie unique au monde et révoltante : l’apartheid. Dans le cadre du Programme de Reconstruction et de Développement, le nouveau gouvernement met en œuvre, dès 1994, cinq programmes clés destinés à la satisfaction des besoins de base que sont l’emploi, le logement, l’éducation, la nutrition et la santé. Cette thèse traite, de manière empirique, de l’actualité des liens entre la santé et les discriminations en Afrique du Sud au début de l’ère post-apartheid. Si la question de la santé et des discriminations peut s’inscrire dans une problématique plus générale de l’accumulation du capital humain et de la croissance, l’approche adoptée ici est celle du développement humain et des questions de justice sociale. La discrimination raciale est ici considérée comme une catégorie d’injustice humainement inacceptable car empreinte de coercition et d’arbitraire. Cette thèse, de facture micro-économique, exploite principalement une base de données, l’enquête P. S. L. S. D. (Project for Statistics on Living Standards and Development) entreprise en 1993 sur un échantillon représentatif de la population sud-africaine. Celle-ci a fourni divers indicateurs de santé, trois échantillons d’analyse distincts et a permis d’examiner quelques-uns des liens probables entre la santé et les discriminations en Afrique du Sud. La recherche est structurée en quatre chapitres. Le premier explique le retard sud-africain en matière de santé par rapport à des pays à niveau de développement voisin, qui en consacrant moins de ressources à la santé de leur population parviennent à de meilleurs résultats. Le second chapitre décrit alors la nature et l’origine des discriminations raciales et économiques sévissant dans le système de santé, ainsi que l’inefficience et l’incohérence de ce dernier. Même après l’abrogation des dernières lois d’apartheid, les deux chapitres suivants semblent indiquer sur la discrimination en santé n’a pas disparu en Afrique du Sud, en 1993. Elle influence indirectement l’état de santé infantile et contraint les Sud-Africains noirs et les non assurés en matière de déclaration de maladie et de choix thérapeutiques. Compte tenu de ces conclusions, nous simulons les effets, sur la demande de soins de santé curatifs, de la politique de gratuité des soins dans les sites publics, mise en place dès 1994. Nous concluons que l’objectif d’égalité des chances d’accès aux soins, recherché par cette politique, ne pourra être atteint qu’au prix d’importantes réformes.