Thèse soutenue

La confrérie religieuse des Gnawa au Maroc : approche linguistique

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Auteur / Autrice : Jean-Marie Lesage
Direction : Denis Gril
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Aix-Marseille 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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A la croisée des chemins entre islam et animisme, la confrérie, religieuse des Gnawa au Maroc, confrérie de Sidna Bilal ou des anciens esclaves, entre dans la catégorie du syncrétisme culturel. Ses pratiques cultuelles empruntent en effet tout autant aux rites de possession d'origine africaine, notamment dans leur fonction thérapeutique s'appuyant sur des musiques et des rythmes africains, qu'aux pratiques musulmanes plus orthodoxes des confréries officielles. Si la légitimité confrérique des Gnawa est bien assurée par le patronage du saint soufi 'Abd al-Qadir al Jilani, il semble cependant plus pertinent de les rattacher aux confréries soeurs de la transe au Maroc, comme les Jilala, ‘Isawa ou Hamadcha, plutôt que de considérer leur ta'ifa comme une simple filiale de la qadiriya. Les Gnawa s'inscrivent ainsi dans la mouvance d'un islam plus populaire qu'il est convenu de désigner au Maroc par le terme de maraboutisme. Le présent travail de recherche commence par une enquête historique faisant le point sur les grandes migrations de populations noires venues de l'ancien Soudan occidental en direction du Maroc. Il tente ensuite de déterminer ce que l'on connaît actuellement des Gnawa, particulièrement du rituel central de la confrérie, la lila, gravitant autour de la transe. Il cherche enfin à répondre à la question de savoir ce que signifie aujourd'hui le fait d'appartenir à cette confrérie, dans une société en pleine mutation, en s'appuyant sur la présentation et l'analyse d'un corpus représentatif de certaines positions concernant les Gnawa.