La personnalité du délinquant dans la justice pénale au Togo
Auteur / Autrice : | Koffi Agbéménya Folly |
Direction : | Daniel Vigneau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit pénal |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Toulouse 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'analyse des mesures de répression et des actions de prévention de la délinquance qui ont été utilisées par le passé et, qui sont en cours d'application, permet d'en évaluer l'efficacité et d'en proposer l'amélioration autour de la construction d'une politique criminelle humaniste. Le système pénal togolais porte tout son effort sur la nature de l'infraction et sur l'intention criminelle. Certes, il ne néglige pas les mobiles de l'acte, ni la personnalité du délinquant. Mais il n'envisage pas une étude méthodique et approfondie de la personnalité de l'inculpé. En matière correctionnelle, les magistrats répugnent souvent à ordonner une enquête de personnalité. En revanche, en matière criminelle, le système de répression suscite une enquête de moralité et on demande à un médecin expert de fournir une appréciation sur la responsabilité pénale. L'exigüité des moyens d'investigation relative à la personnalité dont dispose la justice pénale au Togo ; la parcimonie budgétaire d'une part, le traditionalisme excessif du système pénal et pénitentiaire d'autre part, et enfin la routine qui en résulte constituent des obstacles infranchissables pour la réalisation d'une observation clinique sérieuse, et à terme d'une individualisation de la sanction. L'humanisme qui devrait animer la justice pénale de demain devrait conduire à opérer un double choix : - dépasser une politique répressive de surface pour traiter le mal en profondeur. Cela nécessiterait que l'on donne un caractère légal, notamment, au dossier de personnalité des majeurs délinquants. Ainsi, dans le prononce de la sentence, le juge pénal devrait accommoder la sanction pénale aux qualités particulières de l'inculpe et de l'infraction qu'il a accomplie. - repenser le vieux refrain de la question pénitentiaire : "punir et amender" en contribuant au développement du potentiel des individus en détention. Celle-ci devrait rester humaine, aussi bien dans son architecture que dans le régime qui y est appliqué. Aussi, l'œuvre post-pénale constitue-t-elle un des meilleurs facteurs de la lutte contre la délinquance. Il conviendrait de la développer et de lui donner toute la vigueur nécessaire.