Thèse de doctorat en Histoire
Sous la direction de Maurice Vaïsse.
Soutenue en 1998
à Reims .
L'essor de la télévision est concomitant sinon intrinsèquement lie à celui de la société de consommation. L'un se nourrit de l'autre et les deux facilitent indéniablement l'adoption des produits et des pratiques - sinon des modes de pensée et idéaux - chers à l'oncle Sam dont les motivations premières sont fondamentalement économiques et l’Europe appréhendée comme un gigantesque marché potentiel. Au travers de l'histoire et des mutations récentes des paysages audiovisuels allemand et français, l'évolution des séries policières télévisées et celle de la programmation permettent de dresser le constat d'un service public en proie à la concurrence croissante - et quelque peu désordonnée - des chaines privées. Or, au grand dam des intellectuels, la profusion d'images déversée dans le sillage des diffuseurs privés apparait d'autant plus suspecte qu'elle puise dans les abondants stocks américains. Toute la question réside sans aucun doute dans le fait de distinguer en quoi les méthodes d'interrogatoire de Derrick ou deBbourrel pourraient s'inspirer de celles de Kojak, ce que les poursuites de Moulin empruntent à celles de Starsky & Hutch. Au terme de cette analyse, il importe de relativiser l'influence d'un voisinage anglo-saxon redouté mais surestimé. Reste à savoir ce qu'il se passe de l'autre coté de l'étrange lucarne. La seule mesure de l'auditoire d'une émission ne permet pas de vérifier l'hypothèse d'un impact réel du medium sur le téléspectateur. Bien au-delà du contraste <<mythe ou réalité>>, les véritables symptômes du processus d'américanisation des publics européens résident, sur le long terme, davantage dans l'homogénéisation des gouts et dans la baisse de la qualité d'écoute.
American television influence on european television : a comparison between german and french tv, from 1960 to 1990
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