Thèse soutenue

Café, terre et sociétés aux sources du Nil : sécurite foncière et investissements agricoles chez les planteurs de café du Sud-Est ougandais

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Auteur / Autrice : Alain François
Direction : Jean-Pierre Raison
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 10

Résumé

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Depuis le debut des annees 1990, l'ouganda a fait le pari audacieux d'une transition a l'economie de marche menee sous l'egide de la banque mondiale et du fonds monetaire international pour accroitre le volume et la qualite de ses cultures d'exportation, et en particulier du cafe (robusta). Cette transition s'accompagne depuis le vote du land act of 1998 d'une politique de privatisation des terres pour renforcer la securite des producteurs avec la detention de titres de propriete. Ces titres fonciers doivent theoriquement leur garantir l'acces aux credits bancaires pour innover et investir dans le secteur des cultures d'exportation. La these de l'auteur vise a demontrer qu'il s'agit la d'une approche simpliste et trop abstraite des logiques d'investissement et des formes de securisation fonciere dans le contexte ougandais. L'etude s'attache a demontrer en effet la complexite des mecanismes historiques, politiques et sociologiques qui fondent la securite fonciere en prenant appui sur des analyses de terrains effectuees dans deux regions productrices de cafe (buganda et busoga). La recherche vise, dans un premier temps, a demontrer que les systemes fonciers dits << coutumiers >> ont evolue et se sont adaptes aux exigences de l'economie de marche pour proposer de nouvelles formes de securisation fonciere, favorables notamment au developpement de societes agraires veritablement innovantes dans la culture du cafeier. D'autre part, l'auteur s'appuie sur les premieres experiences de privatisation foncieres menees en 1900 dans la region centrale du buganda par les autorites coloniales britanniques, connues sous le nom de << reforme fonciere mailo >>. Il est montre l'ampleur des mutations dont fut l'objet le concept de propriete de type europeen depuis son introduction en 1900, ainsi que la maniere dont il fut reinvestit par les populations autochtones qui en firent une propriete fonciere << a l'africaine >> tout a fait inedite et qui, bien souvent, n'autorise plus desormais l'hypotheque pour acceder aux credits bancaires. L'auteur prevoit alors que de la mutation en cours du concept de propriete emergera une complexite inattendue qui requiert des a present la recherche de solutions nouvelles et notamment la reforme des systemes des credits.