Thèse de doctorat en Philosophie
Sous la direction de Alain Badiou.
Soutenue en 1998
à Paris 8 .
L'image ne se reduit ni a son aura imaginaire ni a son eventuel sens symbolique, elle est pourvue d'une consistance propre qui lui vient d'un reel dont elle porte une empreinte resistante aux metamorphoses imaginaires et aux equivalences symboliques. Parce que contestee, il fallait etablir dans un premier temps l'autonomie de l'image par rapport au langage et sa tentative d'annexion via la semiologie et la psychanalyse. Cette autonomie ne se marque jamais mieux que dans la dependance des images envers d'une part leurs matieres et leurs modes de production dont s'engendre l'heterogeneite de la peinture, de la photographie et du cinema, ici pris pour appui, envers d'autre part le registre du temps dont elles declinent le reel selon un mode propre qu'on s'efforce de caracteriser. On montre que le rapport au reel du temps repond a la fois de l'unite et de la disparite des images. Mais qu'en est-il alors, dans un deuxieme temps, des rapports de l'image et du langage ? la reactivation de l'antique parallele entre les arts (paragone ) est le biais choisi pour traiter du differend entre l'image et le langage dont on decrit quatre figures majeures entre l'antiquite et la modernite. De ce qu'il ne s'ensuit nulle complementarite entre image et langage resulte un troisieme temps qui prend en charge le propre de l'image comme reste indelebile du reel. D'ou la methode consistant a produire le reel de l'image par soustraction de son habillage imaginaire (sartre) et de sa trame symbolique (freud) avant que d'en interroger le sens en compagnie de deleuze, pascal, lacan et baudelaire.
The image and the real
Image cannot possibly be reduced to its imaginary aura nor to its possible symbolic sense, it is endowed with a proper substance. The real gives it an imprint resisting the imaginary metamorphosis and the symbolic exchanges. In the first place, it was necessary to settle the autonomy of image against language that tries to invest image by means of semiology and psychoanalysis. This autonomy is nowhere so obvious than in the dependency of images, on the one hand, on their materials and their processes of production in which originates the heterogeneity of painting, photography and cinema, and, on the other hand, on the register of time whose reality gives them shape according to their own specificity. The relation to the realness of time explains both the unity and the disparity of images. But, in the second place, what of connections between image and language ? we have chosen to reactivate the ancient parallel between arts (paragone ) so as to deal with the dispute between image and language through four major figures produced by this dispute from antiquity to modernity. Because it does not result from their parallel a complementarity between image and language, it was necessary, in the third place, to set off the image as an indelible rest of the real, its very own property. Hence the method consisting in producing the realness of image by abstracting its imaginary cover (sartre) and its symbolic structure (freud) before examining it in company with deleuze, pascal, lacan et baudelaire.