Thèse soutenue

Les Carmina Figurata de Publilius Optatianus Porfyrius : la métamorphose d'un genre et l'invention d'une poésie liturgique impériale sous Constantin
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Auteur / Autrice : Marie-Odile Bruhat
Direction : Jacques Fontaine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études latines
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Résumé

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Optatianus Porfyrius renouvelle le genre du poème figure alexandrin (technopaegnia). Ses poèmes carres font apparaitre, grâce à d'ingénieux versus intexti, un dessin intérieur : figures géométriques, inscriptions, figures emblématiques. Cette poésie figurée emprunte au domaine de l'épigraphie (jeux sur les dispositions de lettres et acrostiches), des arts décoratifs (motifs empruntes aux mosaïques) et des mathématiques (combinatoire et multiplication des possibilités de lecture). Pour décrire sa technique, le poète recourt au vocabulaire du tissage. Ses poèmes illustrent visuellement la conception du texte comme résultat d'un entrelacement. La métaphore du tissage appelle aussi la comparaison avec des étoffes brodées : le texte-tissu devient l'image de la toga picta du vainqueur. Composés dans les années 320-326, les Carmina d'Optatien accompagnent la marche de Constantin vers un pouvoir unique, dynastique et chrétien. La confrontation avec les monnaies révèle l'attention de l'auteur à l'actualité de la propagande impériale. Son éloge témoigne ainsi de la christianisation du pouvoir, à un moment où celui-ci garde des affinités avec la théologie solaire. Optatien développe particulièrement le thème de la lumière, qu'il met au service de l'idée dynastique en célébrant la gloria constantinienne. La poésie d'Optatien s'apparente à l'esthétique du bas-empire par son goût pour l'abstraction, le signe, et le stéréotype. Les vœux lies au renouvellement du charisme impérial confèrent une fonction liturgique aux carmina, susceptibles d'être associés aux grandes fêtes impériales.