Thèse soutenue

Le modele et ses doubles : pour une mise en doute des apparences

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Auteur / Autrice : MARIE HELENE JEANNEY NOUHAILI
Direction : Pierre Baqué
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Art et archéologie
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Face a l'inconsistance des apparences et a la mouvance du monde, la peinture affirme sa presence figee, tout en integrant des ambiguites au sein de la representation. Faire une recherche autour du corps humain en peinture revele la volonte d'enregistrer ses traces dans le visible pour fixer quelque chose de cette incessante fuite de l'etre. Par des variations en series autour du modele et en multipliant les points de vue, se developpe alors le regne des simulacres, dans une pluralite des ecritures plastiques. Au coeur de mon travail pictural se profile la thematique de l'ombre et du reflet, entre la representation analogique et ce qui la detruit, entre l'image du corps et l'idee de l'ame. Le premier chapitre s'attache a retracer une sorte de filiation philosophique allant de protagoras a nietzsche, en passant par lucrece, montaigne, hume et quelques autres penseurs concernes par une mise en doute des grandes verites posees comme definitives. Il apparait clairement que la conception de l'oeuvre picturale n'est pas a separer d'une vision plus generale du monde. Dans le deuxieme chapitre, la figure de l'ombre est percue comme metaphore de la peinture et de la photographie, mais aussi en tant que double de l'etre, image du moi, parallelement au reflet, autre simulacre qui intervient comme un double narcissique et illusoire. Les figures de la duplication plastique revelent des similitudes avec la litterature, en particulier a travers la mise en abime et l'aspect melancolique des histoires de reflets et d'ombres perdues. La derniere partie est consacree a la signification du corps humain dans mes peintures. Tout a la fois forme matricielle donnant naissance a une serie d'oeuvres et espace porteur d'un langage, il participe a une esthetique mais surtout, il est le lieu par lequel tout passe, de soi a autrui, metaphorisant une vision du monde qui privilegie la pluralite des apparences pour rejeter une reduction de sa comprehension en une seule figure globalisante.