Thèse soutenue

Le Parti socialiste (SFIO) et la société paysanne durant l'entre-deux-guerres : idéologie, politique agricole et sociabilité politique (1914-1940)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Édouard Lynch
Direction : Serge Berstein
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire du XXe siècle
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Résumé

FR

La paysannerie occupe dans l'espace idéologique et politique français de la première moitié du XXe siècle une place considérable. En étudiant la doctrine, la politique agraire prônée par le Parti socialiste (SFIO) et son implantation dans les campagnes durant les années de prospérité de l'immédiat après-guerre puis de celles de la crise aiguë des années trente, on perçoit l'importance de l'idéologie agrarienne, y compris à l'extrême-gauche. Les progrès du parti dans les campagnes permettent d'étudier les modalités propres de l'action politique au village ainsi que l'évolution des pratiques politiques paysannes. Qu'il soit un parti révolutionnaire, en 1918 ou un parti de gouvernement en 1936, le Parti socialiste dont Compère-Morel puis Georges Monnet sont les leaders agricoles s'intéresse aux paysans dont la conquête politique est indispensable pour occuper le devant de la scène politique. Pour ce faire, poursuivant l'héritage de Jules Guesde et de Jean Jaurès, la SFIO se détache rapidement du collectivisme agraire et prône le modèle du propriétaire exploitant, qu'il faut protéger contre les ponctions du capitalisme. Il s'insère ainsi dans l'idéologie agrarienne dominante, qui exalte les vertus des travailleurs de la terre et s'inquiète d'une rupture d'équilibre entre activités agricoles et activités industrielles. Cette évolution s'accompagne d'un effort particulier d'implantation et d'organisation dans le monde rural, dont l'étude révèle les contraintes propres de l'action politique dans les campagnes. Si le parti doit d'abord s'appuyer sur des éléments non paysans pour développer son influence, la situation évolue dans les années trente. La SFIO profite alors des nouvelles formes de mobilisation paysanne générées par la crise et de l'intervention directe d'une partie de la paysannerie sur la scène politique. Si la SFIO et son organisation syndicale agricole- la Confédération nationale paysanne- subissent la concurrence efficace des forces conservatrices et des activistes paysans comme Dorgères, ils comptent de plus en plus de militants paysans. Ceux-ci s'avèrent des relais indispensables pour défendre la politique agricole mise en oeuvre par le Front populaire, en particulier la création de l'office du blé.