Thèse soutenue

Le monde cheminot à Périgueux : XIXe-XXe siècles : l'histoire d'un groupe social face à la montée et au déclin de la société industrielle

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Auteur / Autrice : Jean-Serge Eloi
Direction : François Dubet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Bordeaux 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La recherche associe l'histoire des cheminots de Périgueux à la formation et au déclin de la société industrielle. Elle se déploie dans trois directions : le travail (missions et organisation), les modes de vie (habitat, consommation, loisirs), l'action (syndicalisme et vie politique). Dans la société industrielle qui se caractérise par la domination de la grande industrie, l'entreprise est radicalement séparée de la famille, elle développe la division technique du travail et implique une forte concentration ouvrière sur le lieu de travail. Les ateliers du chemin de fer à Périgueux réunissent ces différentes caractéristiques : leur travail concerne la réparation des locomotives à vapeur et des voitures de la compagnie du Paris-Orléans puis de la SNCF après la nationalisation de 1938. Le mode de vie des cheminots périgourdins relève de la communauté, sur un territoire urbain bien délimité, sous les murs de l'atelier. Leur consommation et leurs loisirs sont aussi placés sous le signe de l'entreprise. Le syndicalisme cheminot renvoie à une participation conflictuelle, à une intégration par le conflit, caractéristique de l'action syndicale dans la société industrielle. Dans une société post-industrielle qui accumule des moyens de produire du travail grâce au progrès technique, la tâche des ouvriers consiste à manipuler des informations tout autant qu'à transformer la matière. La modernisation des processus productifs conduit à la baisse des effectifs mais aussi à définir les postes d'ouvriers par leur part de connaissances techniques. La communauté s'est défaite sous l'impulsion des modèles de consommation de masse : l'habitat s'est dispersé, le mode de consommation spécifique n'existe plus, les loisirs s'organisent sur une base de moins en moins corporative. Aujourd'hui, le syndicalisme ne fait plus référence à une action de classe. Centrées sur la défense du statut, les luttes syndicales paraissent parfois relever du seul corporatisme.