Thèse soutenue

Recherches sur la dépendance chez Martial et Juvénal

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Auteur / Autrice : Marguerite Garrido-Hory
Direction : Monique Clavel-Lévêque
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et cultures de l'Antiquité
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Besançon
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Jaime Alvar, Pierre Lévêque, Marie-Claude L'Huillier, René Nouailhat, Domingo Plácido
Rapporteurs / Rapporteuses : Monique Clavel-Lévêque

Résumé

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Les Épigrammes de Martial et les Satires de Juvénal reproduisent la vie sociale et politique de la Rome impériale. Elles dénoncent, avec ironie, humour et souvent même violence, les travers de la société romaine de la fin du 1er siècle, et du début du IIème siècle de notre ère, société où les esclaves et les affranchis tiennent une place décisive dans le jeu des relations clientélaires. A l'aide de l'index thématique établi au centre d'histoire ancienne de Besançon, nous avons tenté d'analyser ces deux œuvres afin de comprendre la vision de la dépendance chez deux poètes, amis, imprégnés de culture classique et de même niveau social, attentifs l'un et l'autre à tenir leur rang dans une société où la possession de richesses, et tout particulièrement d'esclaves, joue un rôle déterminant. Les esclaves, essentiellement des esclaves domestiques, reproduisent les qualités et les défauts de leur maitre, témoignent de son standing et médiatisent toute la pratique sociale. Exploités et méprisés, souvent victimes de répression brutale autant que de passions irraisonnées, ils vivent dans une dépendance qui semble immuable. Si des affranchis " apparaissent en grand nombre, ce sont d'anciens affranchis (pratiquement pas de cas d'affranchissement dans les deux œuvres), privés ou impériaux, présentés comme des parvenus grossiers et vulgaires mais redoutés parce qu'influents, puissants parce que riches et dont la présence rend de plus en plus critique la situation d'une clientèle libre, pour la plupart des intellectuels mais aussi nombre de descendants d'anciennes familles connues de tout Rome, en voie d'appauvrissement. L'esclavage et l'affranchissement mettent en lumière les dangers de la mobilité sociale qui, pour Martial et Juvénal, posent le problème de la reproduction de l'ordre social des libres.